Le changement climatique, pas besoin de conférence des Nations-Unies en décembre sous l'égide de notre Président de la République pour savoir que c'est maintenant que se joue l'avenir de notre planète polluée par le CO2 en l'air, les pesticides, la chimie dans le sol et l'eau.
Qu'ils le veuillent ou non, agriculteurs et industriels, sous l'emprise des multinationales connues, chacun dans leurs domaines, nous ont pourri l'environnement à partir des années cinquante avec le soutien des politiques et au titre du progrès.
Si après-guerre, le mot d'ordre était "produire" pour nourrir, équiper la vieille Europe détruite par la folie des hommes, aujourd'hui, nous sommes en sur-production et dans le gâchis alimentaire, avec des prix agricoles en dessous des coûts de production en France et une révolte paysanne permanente sur fond de mondialisation et libre-échange.
Bref, nous baignons dans le bonheur, face à des modèles économiques perdants pour la planète qui continuent d'être défendus et où les gros veulent toujours plus manger les petits. Pourtant, c'est peut être l'inverse qu'il faudrait produire, si l'objectif est bien de nourrir les hommes, comme le disent les banderoles dans les manifestations.
On peut cependant en douter quand les fermes sont destinées à produire de l'énergie et accessoirement du lait qui ne porte plus que le nom et les sols du carburant ou de la matière première pour l'industrie.
"Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons", une devise pleine de bon sens, mais qui aujourd'hui est inopérante ou inapplicable, puisque l'ensemble des modèles économiques des pays de la planète est axé sur l'exportation.
Conclusion, la planète marche sur la tête et fait sur-produire à des prix toujours plus bas pour rester dans les marchés. Ce système peut tenir tant que vous vendez, mais le jour où un concurrent parvient à produire encore moins cher ou s'aventure dans des pratiques déloyales pour arriver à ses fins, c'est la crise au mieux, la mort au pire pour les producteurs.
C'est bien ce qui arrive à notre agriculture, avec une paysannerie poussée à s'équiper par l'endettement pour nourrir du bétail avec des dérivés achetés à l'agro-alimentaire, ses prés à vaches s'étant transformés en terres à maïs inféodées à l'agro-chimie pour faire du rendement, des sols "propres" et des cultures résistantes à la chrysomèle et la pyrale (cf images des vieilles publicités). Heureux aujourd'hui, celui qui a donc su résister aux sirènes des banques et des agronomes, au machinisme et autres deals alléchants proposés de Bruxelles à Paris au fil des décennies.
Pour autant peut-on s'attendre à un bouleversement des méthodes de culture ou un retour vers le futur avec des vaches qui broutent de l'herbe plutôt que d'être "bodybuildées", des agriculteurs encouragés à être, rester ou devenir eco-responsables ?
Un peu partout dans le monde, y compris dans les Institutions, des initiatives sont prises. Il existe bel et bien des alternatives au productivisme que seul les consommateurs finaux que nous sommes pourront provoquer. De là à voir un jour en Alsace, des arbres, des haricots cocos et des courges dans les champs de maïs, (à côté des sangliers), il y a un monde ?
Plus que jamais néanmoins il est temps de suivre le bon chemin d'une agriculture :
- "économiquement viable
- productrice d'aliments de qualité et de services
- ménageant les ressources
- actrice du développement de son territoire
- et éthiquement soutenable"
En lien, un reportage d'ARTE sur "les moissons du futur" qui reprend les thématiques abordées...