"Les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel". Ce célèbre dicton boursier américain ne fait visiblement pas partie de la culture de nos promoteurs immobiliers qui semblent avoir oublié que dans un marché, lorsque la demande ne suit plus l'offre, la bulle est prête à exploser. Avec l'appui de nos élus bâtisseurs aveuglés par leur rêve de "Grand Strasbourg" pour garder le titre de capitale de l'Europe, les grands du BTP ont multiplié les projets et sortis de leurs truelles les m² à gogo, de la cage à lapins aux appartements de grands standing. Aujourd'hui, visiblement les bétonneuses, pardon les toupies sont en pannes et les ventes d'appartements ont chuté de 30% à Strasbourg.
https://www.dna.fr/societe/2018/10/01/coup-de-frein-sur-les-ventes-de-logements-neufs
Eh oui, taux d'intérêts bas, des tombereaux de liquidités jetés sur les marchés, des promesses d'embauche en masse faites aux gouvernants, il n'en fallait pas plus pour exciter le business de la construction autour des Nexity, Bouygues-Vinci immobiliers et autres grandes banques, via des foncières immobilières comme le Crédit Mut avec Massena http://www.veillecynegetique67.com/2018/01/malaise-autour-du-gco.html
Réduisez vos impôts par l'achat de locatif, profitez des taux d'intérêt bas, autant de slogans publicitaires repris dans les programmes des uns et des autres pour attirer l'utilisateur final et son chéquier. Parfait, encore faut-il pouvoir louer et surtout dans la durée... je ne crois pas que Strasbourg connaisse une telle explosion d'habitants-locataires solvables pour remplir tous les m² construits, encore en chantiers et prévus dans le projet autour de notre fameux boulevard urbain et du GCO, sachant de plus que nous avons aussi un parc immobilier dans l'ancien.
Devenir propriétaire, un rêve pour beaucoup, mais resté cher dès qu'on recherche un programme de qualité, car l'économie faite chez le banquier et ses taux d'intérêts bas est bien sûr répercutée dans le prix d'achat par le promoteur qui ne va pas faire de cadeau. Si demain les taux montent, vous verrez forcément les prix baisser en conséquence, preuve que les deux sont corrélés et que le produit vendu n'est pas à son juste prix.
La CCI, dans son plaidoyer pro GCO s'est enthousiasmée sur "la nouvelle urbanité" autour du boulevard urbain. Il lui faut le GCO pour permettre au monde du BTP d'"exploiter les espaces stériles".
L'Espagne a artificialisé ses côtes, construit des villes mortes prise par la folie des grandeurs et l'abandon du foncier aux bâtisseurs-spéculateurs. A décharge, ce n'étaient pas forcément des terres de grandes valeurs. Chez nous on s'attaque aux meilleures terres agricoles, à 22 villages, à un site classé, on détruit des paysages, du vivant et du végétal censés être protégés, pour plus tard construire encore plus de m² à vendre, produire encore plus de trafic routier sur Strasbourg, plus de CO2, de particules fines, de béton, de bitume qui provoquent chaleur en été et bloquent l'infiltration des eaux de pluie.
Non, "quand le bâtiment va", tout ne va pas... Par contre, tout le monde s'en fout, à part quelques Gaulois !