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En complément aux vœux 2022
Tout cynégète, en charge de la gestion d'un territoire qu'il soit de plaine ou de forêt, n'a pas besoin de suivis et d'études des ongulés pour savoir combien le dérangement permanent modifie les comportements, les habitudes de la faune sauvage et influe sur sa santé. L'effet le plus visible de l'impact du stress engendré par la pression humaine sur la nature sous quelque forme que ce soit, mais aussi par la saison des battues est par exemple le passage à une vie nocturne des chevreuils. Les suivis GPS faits en France ou en Allemagne ne font que souligner, certifier le phénomène qui conduit capreolus capreolus à réduire drastiquement son activité diurne et donc sa quête de nourriture. Alors quand en plus s'installe le phénomène de la frontale qui permet d'ajouter le stress de la nuit au stress du jour, il est aisé de comprendre la misère du monde animal vivant en pleine nature.
D'autres études menées sur les cervidés parviennent aux mêmes conclusions, l'heure est au replis pour laisser la place à l'homme dans la nature. Comme pour les particules fines de la pollution de l'air, faute de pouvoir les colorier en rose, l'homme ne perçoit les effets de son dérangement du vivant. Tout au plus perçoit-il une fuite qui va l'enchanter ou le faire relever des traces qu'il va scanner avec son I-phone. Par contre, qu'il participe activement à sa destruction commanditée par l'Etat et les forestiers, en forçant les cervidés à se replier massivement sur des territoires plus calmes et donc provoquer des dégâts forestiers pour se nourrir lui échappe complètement. Que le stress provoqué pour échapper aux intrus provoque des déviations de comportements, notamment l'écorçage, que la perte d'énergie issue de son état d'alerte permanent et de ses replis par la fuite provoque le besoin de compenser par une plus grande alimentation que la normale le laisse indifférent. Et même lorsqu'il en a conscience, pour autant, l'homme en mal de détente ou de liberté, ira-t-il jusqu'à modifier son parcours ? Notre expérience face au panneau chasse en cours ou dangers battues donne à penser le contraire.
Tant que tout un chacun utilisait "sagement" et discipliné que quelques sentiers et chemins de randonnées, la perturbation était comme il est dit "calculable" par la faune. "Le vivant du dehors" sait s'adapter, un chemin offrant de la nourriture est-il fréquenté de jour par l'homme, il va y venir la nuit. Mais lorsque l'intrusion est forte, sauvage, hors piste, incalculable pour lui, permanente de jour et se poursuit de nuit, il va devoir laisser la place, changer de chemin et de lieu.
En clair, d'innombrables habitats forestiers sont en capacité de nourrir sainement une faune abondante, mais faute à la pression humaine régulière, elle est condamnée à se replier sur les seules zones sans une présence humaine calculable, insupportable, jusqu'au jour où le forestier constate les dégâts...
Le hic pour la faune sauvage qui paye le prix fort par sa vie et le chasseur gestionnaire jugé trop protecteur, c'est que ces études scientifiques à partir des suivis par GPS, ne changent rien à la volonté politique d'accorder à vau- l'eau l'usage de la nature aux populations urbaines et rurbaines et par delà à la destruction ordonnée du grand gibier.
C'est seulement en 2024, lorsqu'il s'agira de renouveler les baux pour neuf ans, en Alsace/Moselle, que la destruction de la quiétude dans la nature éclatera à la figure de tous ceux qui mettent encore sous le tapis la problématique, sans parler de la conséquence sur la valeur cynégétique d'un lot de chasse sans grand gibier.
Mais, qui dans le contexte actuel est prêt à tendre une main verte pour dire STOP, ici on ne passe pas ou plus sur un territoire, qu'il soit chassé ou non ? Ce serait reconnaître l'approche de l'homme par Rousseau et Freud, faire encore un cadeau aux chasseurs, s'opposer sans doute à la devise de la République, Liberté, Egalité, Fraternité .
à voir vidéo https://vimeo.com/493692996 tirée du site autrichien https://www.respektieredeinegrenzen.at/
(Traduction des bandeaux apparaissant sur la vidéo :
"Dans le temps, nous descendions dans la vallée pour passer l’hiver
Aujourd’hui nous y trouvons des routes et des habitations
Alors nous passons l’hiver dans la forêt montagneuse
Mais ici, l'hiver est sans pitié
Là où vous cherchez à vous amuser et vous détendre, nous luttons jour après jour pour notre survie
Seulement si nous bénéficions de tranquillité, nous gagnerons ce combat
S’il vous plaît, accordez-nous ce besoin de tranquillité et d’espaces vitaux dans nos forêts.
Respectez notre habitat
Merci")