La liste Agir ensemble pour la chasse et la biodiversité en lice pour les élections d'avril à la FDC du Bas-Rhin, veut dans son "programme" succinct "instaurer immédiatement le bracelet chevreuil indifférencié". De quoi faire retourner dans leur tombe les Anciens, attachés en leur temps à une gestion rigoureuse du chevreuil sur le principe du 1/3, un tiers de chevrettes, un tiers de jeunes, un tiers de brocards.
A l'heure où le chasseur face à tous ses détracteurs veut se montrer responsable, bon gestionnaire de la biodiversité, irréprochable, il s'appuie sur la facilité qui permet avec ce choix de baguer peu importe sexe et classe d'âge, mâle, femelle et jeune. En clair à qui s'adresse-t-on ? Aux chasses collectives, aux chasseurs en battue qui viennent se lâcher sur les chevreuils, avec de grandes probabilités que dans le tas, il y aient au tableau du soir quelques brocards décoiffés ou en phase de refait, faute d'identification préalable et plus assez de bracelets pour l'organisateur, car déjà utilisés en chasse individuelle du 15 mai à la fin du rut.
Croire qu'en faisant appel pour l'application du bracelet indifférencié au "civisme cynégétique", les tenants du plan de chasse vont respecter la règle du tiers pour avoir une population saine, équilibrée avec un ratio mâle-femelle de 1 pour 3 maximum est une illusion pour rester dans le politiquement correct. Une telle mesure va à l'encontre de ce que les anciens prônaient, le tir sélectif du chevreuil. Aujourd'hui, tout le monde s'en fiche, le chasseur paye en battues pour tirer.
Ce n'est pas l'ONF non plus et son obsession du "broutis" qui va se plaindre d'un tel engagement de la liste dans la mesure où tout chevreuil tiré est un bon chevreuil.
Evidemment, on va me rétorquer qu'il s'agit d'une demande des chasseurs. Non pas des chasseurs, de chasseurs, ceux qui sont susceptibles d'apporter un bon nombre de voix territoires à la liste.
Si c'est la recherche d'une mesure pour mieux parvenir à la réalisation du plan de chasse, alors il y en a une à prendre, c'est le tir de la jeune chevrette à l'ouverture, le "Schmalreh" de nos voisins allemands, soit le chevreuil dans sa deuxième année. Là on est dans la compétence et non plus dans le "bim-bam-boom" des battues pour différencier au printemps sur un mirador entre la chevrette gestante et la femelle de deuxième année.
Enfin, qu'on ne me dise pas que le CHI se pratique déjà dans d'autres départements avec succès, il fut un temps où le modèle copié était le nôtre, loin de celui qui privilégie ce qu'on appelle pudiquement "une erreur de tir" ou la viande.
Définitivement, une partie des chasseurs méritent la corde qui va pendre tout le monde, faute d'être droit dans nos bottes, capables d'avoir des arguments qui font honneur à ce que nous défendons, la compétence, le savoir, le respect de l'animal, la quête de l'animal et non la prise.
« la battue a tendance à rendre les disciples de saint-Hubert plus tireurs et moins chasseurs » Comte Clary