L'inconséquence "calculée" du chasseur va-t-elle donner raison à l'ONF ?

Sur le site de l'ONF, les candidats chasseurs à un territoire domanial peuvent trouver leur bonheur en vue de l'attribution prochaine des lots laissés vacants. Une nouvelle fois, semble-t-il, l'ONF aura raison, des "budgets" seront constitués avec des chasseurs venus d'ici et d'ailleurs et des dossiers seront déposés, plutôt que de boycotter "en meute" les adjudications.

Au niveau des lots abandonnés, la palme comme souligné dans le post https://www.veillecynegetique67.com/2021/12/chasses-domaniales-ou-le-calice-jusqu-a-l-hallalie.html revient incontestablement à la Moselle ou 39 lots seront remis dans le circuit. Reste à voir si ce mouvement d'humeur des chasseurs verra l'essai transformé par l'abstention d'enchères. Le Bas-Rhin est bien plus modeste, seule une douzaine de lots reviennent sur le marché, avec des convoitises, en particulier sur la zone du Hohwald  à en croire radio chasse, alors que l'ONF est tout de même entrain d'y faire sérieusement le ménage. L'exemple de Baerenthal n'a semble-t-il toujours pas éclairé les lanternes de certains de nos chasseurs. Quant au Haut-Rhin, seuls quatre lots cherchent preneurs, alors que là aussi la gestion du grand gibier par l'Administration est contestée.

Si l'on peut comprendre que les chasseurs à titre individuel veulent chasser, il est moins acceptable que la soif de territoire finisse par accréditer la politique d'éradication du grand gibier prônée par les gestionnaires des forêts. On ne peut demander aux Fédérations de chasseurs de s'opposer aux diktats des plans de chasse et "en même temps" rentrer dans le jeu de l'ONF et des DDT. Courageusement, la FDC 68 s'est opposée aux minimas fixés par le Préfet pour les espèces chevreuils, cerfs et daims quitte à être assignée en justice, en l'occurrence par le Syndicat des Forestiers privés d'Alsace. Certes par jugement du Tribunal Administratif le 16 décembre dernier, la FDC 68 a été condamnée et enjointe de mettre en œuvre un nouveau plan de chasse dans les quinze jours à suivre, mais elle est entrée en résistance, tout comme l'an passé lorsque le Préfet a ordonné des battues administratives de cervidés.

Dans le cadre des lots remis par l'ONF sur le marché, les chasseurs ont l'occasion de faire également "front du refus" et de ne pas cautionner la politique Forêt sans gibier qui veut que ce soit le grand gibier qui est responsable de la monoculture d'épicéas, du changement climatique et de la propagation des scolytes. Que vont faire certains, l'inverse. Dans la vie, il est dit "qu'il faut savoir ce que l'on veut". Visiblement, la leçon n'est pas encore bien assimilée par tout le monde !