Chasses domaniales ou le calice jusqu'à l'hallalie !

Tant que nos patrons de chasse avaient le sentiment d'être encore les gestionnaires de leurs territoires et que le dialogue de proximité avec les forestiers primait sur les circulaires, courriers et autres recommandés de la hiérarchie, les relations entre locataires et l'ONF tenaient, bon an, mal an. Les derniers entretiens-bilan de cet automne dans les trois départements de la loi locale, pour à la fois décider de repartir "ensemble" ou non pour trois nouvelles années, définir d'un bonus ou d'un malus sur le prix de la location sur fond de "placettes" et de réalisation de plans de chasse, montrent que, comme est définit le chasseur avide de territoires, les "cons prêts à se lever le matin" ne sont plus aussi nombreux. Bref, c'est un ras-le-bol qui se lève et se propage un peu partout. 

En Moselle par exemple, pas moins de trente trois lots ont été résiliés à l'initiative des seuls locataires. Une mention spéciale est à attribuer tout particulièrement au pays de Bitche puisque de Mouttershouse à Lemberg la quasi totalité des lots ont été lâchés. Dans le Bas-Rhin, la situation n'est guère plus enviable avec des opérations coups de poing dans le secteur du Hohwald, avec réquisition de bracelets de cervidés et battues administratives punitives. Partout le plan "forêt sans gibier" est en marche, quoiqu'il en coûte. Il n'y a plus de dialogue, le grand gibier est la cause de tous les maux, quitte à mettre sous le tapis tout ce qui plaide en sa faveur  ou le pousse à faire des dégâts

Quant à ceux qui "ont joué le jeu" de l'Administration forestière, espérant obtenir un bonus pour bonne conduite, beaucoup risquent de toucher le fond, selon le cruel principe du "tourisme cynégétique", moins de grand gibier, notamment de sangliers, moins de participation aux battues et gros risque de défection de partenaires en fin de saison devant les maigres tableaux. Ajoutez à cela les factures salées des Fonds d'Indemnisation des Dégâts de Sangliers qui vont tomber prochainement dans les trois départements et la coupe sera pleine et à boire jusqu'à la lie. 

Nul doute aussi que les lots vacants vont être encore d'avantage morcelés par de savants découpages pour mieux faire la peau encore des hôtes de la forêt et les faire errer d'un lot à un autre si tant soi peu, ils parviennent à échapper aux balles. 

Ca c'est pour l'état des lieux. Reste à voir maintenant ce qu'il y a lieu de faire avant la remise sur le marché de tous les lots laissés pour compte. La solidarité entre TOUS les chasseurs, y compris des viandards qui misent sur l'aubaine, saura-t-elle s'imposer ? Il faudra vraisemblablement organiser-fédérer un front uni du refus, interroger et associer dès à présent les futurs candidats aux élections fédérales, à défaut "clap de fin".