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La chasse individuelle au grand gibier est faite d’affût et d'approche avec, si toutes les conditions sont requises et la chance au rendez-vous,  le tir comme couronnement.

Dans cet acte de chasse et de confrontation, une nouvelle tendance commence à faire son chemin, le tir à longue distance.  Il est indéniable qu'un effet "sniper" transpire de plus en plus sur la chasse, armes, munitions et optiques autorisant aujourd'hui ce qui représentait l'impossible ou l'exploit du temps des anciens, le tir longue portée. Le complexe militaro-industriel anglo-saxon a d'abord damné le pion au loden  et rayé le vert du spectre des couleurs vestimentaires, avec du camo et du fluo orange partout, même le chapeau commence à être remplacé par la casquette version U.S. Rien d'étonnant donc qu'aujourd'hui, le phénomène du tireur d'élite passe aussi de l'armée à la chasse. L'exploit n'est plus autant dans l'art de la chasse, mais dans celui du tir, traduit en un maximum de mètres séparant la gâchette de la cible. Loin de moi de vouloir opposer "balisticiens" et adeptes de la quête, mais il est indéniable que les équipementiers sont en passe de modifier en partie l'exercice de la chasse, à grand renfort de marketing, de réseaux sociaux et autres vidéos ou stages. De plus en plus, forums et conversations s'accaparent d'un sujet qui ne taraudait guère les anciens, la balistique et le rechargement. Les seuls qui étaient par le passé préoccupés par le tir lointain étaient les chasseurs en montagne où l'approche du gibier est forcément, faute d'écrans naturels, plus compliquée.  

Il est clair que si aujourd'hui il est demandé au chasseur du résultat, le tir longue distance avec les équipements  qui vont avec est le bienvenue auprès de tous ceux qui ont pour objectif, la réalisation maximum des plans de chasse et l'éradication du grand gibier. A longue distance, quel animal détecté va encore entendre le chasseur se préparer, découvrir un mouvement ou entendre un frottement de carabine ou de vêtement ? Il en va autrement lorsqu'on parvient à un contact à courte distance, c'est la fuite garantie. Pour "le chasseur de proximité", ce n'est pas un problème, il reviendra le lendemain ou quelques jours plus tard. Pour "le chasseur de passage", pas sûr que le fatalisme soit accepté aussi facilement, alors pourquoi chercher l'approche dans la quête, au risque de l'échec, si la prise peut se faire à très longue distance ?

Il n'existe qu'une seule raison pour rechercher la proximité, la poussée d'adrénaline que seul le rapproché du gibier peut faire monter. Se trouver figé dans une longue attente par un animal débouchant par surprise à quelques pas d'un bosquet ou passer par une approche de Sioux en déjouant tous les obstacles pour retrouver un animal sont deux actions qui font monter haut le baromètre émotionnel. 

Pour autant, l'une des deux formes de chasse est-elle plus vertueuse que l'autre ? Le sujet n'est sans doute pas là. Le dernier mot et la priorité doit revenir à l'éthique, en l'occurrence, la qualité de tir pour effacer toute souffrance animale que ce soit un nuisible ou un gibier. Peu importe si la balle a été déclenchée à courte ou longue distance, elle doit être mortelle dans l'absolu, pour que l'histoire à raconter soit belle.

Par contre, si un débat est à poser c'est sans doute plus celui de l'impact des orientations forcées de la chasse collective vers la destruction. Et là, s'il faut en croire le comte Clary (1860-1933), la battue "tend à rendre les disciples de saint Hubert plus tireurs et moins chasseurs"...

Tag(s) : #Faune-Nature-Ecologie et Chasse
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