
Un peu partout en France, des Fédérations lancent des alertes sur un dérapage à venir des dégâts de sangliers. Mais quand on regarde les dispositifs mis en place, force est de constater que c'est juste un grand bordel réglementaire, en lien avec une déconnexion des modes de chasse traditionnels du sanglier autour de la battue avec chiens et le mode de vie du sanglier au printemps-été. Le chasseur, plutôt les Fédérations raisonnent en calendrier de chasse, le sanglier lui fonctionne avec son estomac, soit son appétence pour les produits frais. Il est comme le vacancier inexorablement séduit par les légumes et fruits de l'été dans les allées des marchés, sauf que sus scrofa est attiré par blé, maïs et raisins selon les saisons, soit ce qui touche au gagne pain du monde agricole.
Vous avez beau mettre en place des mesures pour favoriser le tir de sangliers à partir du mois d'avril, si comme en Alsace/Moselle, la culture de chasse du sanglier en chasse individuelle n'est pas dans l'ADN du chasseur, l'échec est au rendez-vous. De même mettre des "Task force" mercenaires pour réaliser des battues de décantonnement en été, comme dans l'Oise par exemple, n'est pas une solution non plus, c'est un pis-aller pour dire qu'on agit vis-à-vis des autorités et des agriculteurs, mais ne règle le problème.
En Alsace/Moselle nous avons maintenant une longue expérience de ce qui marche et ne marche pas en matière de prévention des dégâts et le Fonds d'Indemnisation du Bas-Rhin n'a jamais manqué une occasion pour prêcher la bonne parole à travers la France. Mais si nos préconisations ne sont pas suivis, c'est sans doute pour une raison. Attendre le constat de dégâts, c est ouvrir la porte au malheur et à l'irréparable. C'est avant qu'il convient d'agir, soit par des clôtures électriques dignes de ce nom et (soit) par le tir dissuasif de nuit. On n'est plus dans la chasse, mais dans la fonction de ce que j'ai toujours appelé de garde-champêtre. Il faut bien comprendre que si cette fonction n'est pas réalisée, il n'y aura plus de battues d'hiver en massifs forestiers. D'ici là les autorités auront mis en place ce qu'il faut ou contraint les chasseurs à régler le problème des dégâts par l'éradication. Et ce sera la mort du "petit cheval" https://www.veillecynegetique67.com/2025/06/chasseurs-mes-freres-en-saint-hubert-ne-voyez-vous-rien-venir-la-judiciarisation-et-la-perte-de-gibiers-auront-notre-peau.html
Le sanglier est un opportuniste et son chasseur est resté "traditionaliste", face à l'explosion des populations qui est de son fait et de l'évolution de l'agriculture. Payer collectivement les dégâts est au final une option de facilité, si comme en Allemagne les dégâts étaient à la charge du chasseur opérant sur un territoire, il y a belle lurette et fort à parier que la donne réglementaire aurait changé...
Maintenant, comme toujours, vous n'êtes pas censés me croire !
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