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Le noble déduit a aujourd'hui deux ennemis, lui-même et les stratèges de l'ombre en France et ailleurs qui nourrissent les actions des organisations opposées à la chasse que tout le monde connaît et qui les utilisent comme caisses de raisonnance, avec la charge de recruter des sympathisants et d'augmenter les moyens financiers par le buzz et la mobilisation constante des masses militantes conscientes ou non d'être instrumentalisées. 

Nos faiblesses, nos erreurs, nos failles forment une liste longue, trop longue selon nos détracteurs qui ne manquent pas une occasion pour les mettre au grand jour, à travers médias et réseaux sociaux. Elles sont le plus souvent en lien avec des manquements à l'éthique, la sécurité. Comme l'a dit Thierry Coste à Kolbsheim, "ne sommes-nous pas nos meilleurs détracteurs"

Par le passé, notre communauté jouissait d'une grande part de bienveillance et n'avait besoin de communiquer pour expliquer, justifier ses actions. Boucheries, marchés, grandes enseignes du passé exposaient petit et grand gibier aux yeux des petits et des grands nullement horrifiés par les "natures mortes" étalées dans les vitrines. Le gibier était cuisiné par les ménages, les restaurants le mettait à la carte, aujourd'hui, un chef réfléchit, si mettre au menu un lièvre à la royale ou des noisettes de chevreuil, sauce grand veneur ne risque pas de lui coûter une étoile au guide Michelin. 

Et puis, nous étions aux plus beaux jours de notre gloire et de nos pères, deux millions de permis de chasse, aujourd'hui nos détracteurs parlent de 800.000. C'est sans doute là que nous sommes devenus le plus vulnérable. La perte par vieillissement (pyramide des âges) et par désintéressement lié à l'effondrement du petit gibier, aux attaques incessantes sur les espèces chassables, aux actes de démolition des chasses traditionnelles, de la vénerie au piégeage qui poussent progressivement au renoncement, font mal aux effectifs. C'est là-dessus que misent, selon moi le monde des détracteurs, "rendre peau de chagrin" la communauté des chasseurs, à la fois pour lui enlever son statut de lobby et parvenir à l'arrêt de la chasse. 

Le moyen utilisé pour y parvenir : une arme à double détente : la judiciarisation et l’appauvrissement en gibier de nos forêts qui couperont l'herbe sous les pieds des chasseurs. De plus en plus de facultés de droit vont former à un diplôme de droit animalier, comme Toulouse depuis mars dernier, en liens avec les évolutions récentes, l'actualisation en 2018 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Animal, la Déclaration Européenne des Droits de l'Animal (DEDA). Parvenir à une reconnaissance toujours plus forte du droit des animaux par des lois nationales et internationales demandera des juristes spécialisés et passera par des avocats spécialisés, formés, une véritable aubaine pour la profession saturée et les universités en recherche de débouchés pour leurs étudiants. Les dernières "claques" (1) distribuées à la chasse par le Conseil d'Etat sont de la gnognotte à côté de ce qui va arriver. 

Ester en justice est déjà un double bingo pour ONG et activistes en tous genres et de toute obédience, à la fois en terme de notoriété et de gains financiers, il deviendra le fer de lance pour parvenir à l'abolition de la chasse.

Quant à la marche qui mène à la raréfaction du gibier chassable et de facto la diminution drastique du nombre de chasseurs, sous couvert d'équilibre agro-sylvo cynégétique, en clair de luttes contre les dégâts agricoles et la déforestation par le gibier, je crois que le monde de la chasse n'a peut-être pas saisi complètement le piège. Si demain, à court terme le sanglier et le chevreuil devenaient "peau de chagrin", c'est 70% de nos troupes qui manqueront à l'appel. Merci à l'ONF, aux agriculteurs, aux forestiers qui veulent, consciemment ou non des conséquences pour la chasse, l'abattage du grand gibier, merci à la naïveté des chasseurs qui veulent un co-financement des dégâts de grand gibier avec l'Etat pour devoir moins payer leur passion.

Depuis la fin des lapins dans bon nombre de régions, de la mort des perdrix avec la montée de l'agriculture intensive, de la fragilité des populations de lièvres et de faisans, renforcés maintenant par la perte des chasses traditionnelles, la politique des quotas sur les bécasses et la sauvagine, le sanglier et le chevreuil seuls sauvent encore la chasse et contribuent aux renouvellements des permis de chasse. Vous enlevez ces deux piliers forts, à terme le cerf et le gibier de montagne est la chasse sera morte, faute de combattants, notamment dans les ACCA. 

Maintenant comme toujours, vous n'êtes pas censés me croire.

(1) retoquage de l'arrêté ESOD, illégalité de la chasse aux pantes et matoles, de la chasse à la glu aux grives et aux merles, invalidité de la chasse à poste fixe des sangliers autour des parcelles en cours de récolte

"Chasseurs, mes frères en saint Hubert, ne voyez-vous rien venir" : la judiciarisation et la perte de gibiers auront notre peau
Tag(s) : #Abolir la chasse, une lutte finale ?
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