Fruit de la mondialisation, la pyrale du buis s'est installée en Alsace depuis quelques années, au grand dam des jardiniers. Il est vrai que notre région a toujours été une terre d'accueil et du bon vivre, alors après la chrysomèle, pourquoi pas la pyrale !
Comme j'ai aussi la passion du jardinage et quelques longueurs de buis, la petite chenille verte a forcément trouvé chez moi un magnifique garde manger. Pour peu qu'on la laisse s'installer et se développer, elle se multiplie généreusement, au point de devenir invasive, un peu comme notre sus scofa...
La solution radicale passe par la pulvérisation d'un insecticide écolo, à base du bacille de Thuringe, mais je lui préfère, la "chasse cueillette" en début de matinée ou fin de soirée, solution moins cruelle que la mort par paralysie des mandibules et donc de faim.
La bête verte, est assez facilement repérable, sa zone vitale est proche de sa zone de dégâts, au final encore comme la bête noire, ...
Il suffit donc de repérer les parties grignotées ou les feuilles de buis accolées ensemble dans une toile blanchâtre et de l'extirper de sa zone de gagnage. Une pression des deux doigts sur la tête noire de la taille d'une tête d'épingle, étalement bien visible sur le haut des buis et à la suivante, pas très éloignée car le lépidoptère, originaire d'Asie, vit "groupiert".
L'astuce, c'est de les présenter ainsi, comme sur un plateau aux oiseaux, en particulier les moineaux et les mésanges. Au bout d'un certain temps, en particuliers nos piafs, en voie de disparation, finissent avec un peu de chance par chercher eux-mêmes dans les buis la nouvelle proposition de nourriture.
Ce n'est pas cher, c'est propre, c'est un exemple de collaboration entre l'homme et la nature, c'est forcément chronophage selon la quantité de buis, c'est douloureux pour le dos, mais c'est bien dans l'esprit de la "conscience écologique", alors qu'il est tellement facile d'aller dans une jardinerie et de pulvériser, sans voir la lente agonie de la chenille qui ne deviendra jamais papillon !
« Lorsque la dernière goutte sera polluée, le dernier animal chassé et le dernier arbre coupé, l’homme blanc comprendra que l’argent ne se mange pas. »