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Pour varier les plaisirs, un « regard » externe sur le chasseur local, à travers l'artiste bien connu des Alsaciens, Michel Charvet, à la fois peintre au grand talent, trublion de l'illustration, et plume au vitriol.
Le chasseur, (extrait de son livre, «L'Alsace désenchantée») :
« Le plus impressionnant est sans conteste le chasseur alsacien « serial fricard », magnifique spécimen, posant fièrement adossé à un rutilant 4X4 Mercedes flambant neuf, engoncé dans son loden, chapeau de feutre vissé sur la tête. C'est le palais Brogniart au pays des brocards.
A cet instant, la chasse prend une autre dimension « montre tes pépettes et tire la belle chevrette », telle est la devise.
Ici fi de faisans, perdreaux, lapereaux et autres menus frotins ! Seul, le cerf, la biche et le sanglier ont le droit de trôner en belle place au-dessus de la cheminée de la salle à manger.
Physiquement parlant, notre tartarin accuserait un léger embonpoint, si ce n'est une sévère surcharge pondérale, due essentiellement à l'abondance de bonne chair. Le visage, quant à lui, d'un rose vif chez les plus jeunes sujets, vire irrémédiablement au rouge cramoisi, agrémenté d'une touche violacée sur le nez chez les plus âgés. Les yeux, généralement gris et vitreux, passent résolument au rouge pour la vision nocturne en fin de soirée, témoignant d'une grande activité sanguine.
Car le chasseur alsacien est avant tout un sanguin, prêt à s'enflammer à tout moment pour une paire de saints en témoigne cette profession de foi :
« que saint Hubert guide nos fusils et saint Emilion nos pas ».