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A la recherche du François Pignon de la chasse, suite

A en juger par le nombre de lecture du post précédent, le sujet intéresse. Je ne peux donc que revenir sur le sujet des "chasses" mises sur le marché par les communes dans l'espoir de faire la bonne affaire : se débarrasser de la faune concurrente de ses intérêts économiques et encaisser un gros chèque.

Dans cet ordre d'idées, incontestablement la Ville de Strasbourg tient le pompon de l'incohérence. Dans un dossier celui de La Robertsau elle refuse la gestion du chevreuil et dans un autre, celui du Hohwald, elle impose sa chasse au titre du même équilibre sylvo cynégétique et de la certification forestière, en allant jusqu'à se donner le pouvoir sur le plan de chasse. Ce n'est plus un contrat équitable, c'est un lien de subordination absolu dans lequel est mis le chasseur;

Maintenant, ce n'est peut être pas ce point qui est le plus choquant, dans la mesure où le Cahier des Charges a autorisé cette option aux communes, sous la pression des propriétaires forestiers et de l'O.N.F. C'est le petit b de l'article 16 du contrat :

"le locataire s’engage à effectuer un minimum de 4 battues avant le 31 décembre de chaque année, de façon à ce que le lot de chasse ne devienne pas un lieu de tranquillité et de concentration anormale de grand gibier, source de dégât sur les peuplements". Visiblement, ceux qui se sont penchés sur la problématique des dégâts et du gibier dans les bureaux ont travaillé totalement à charge et en incohérence, méconnaissant volontairement ou pas l'ensemble des facteurs de dégâts dans un massif forestier.

Dans une publication faite par la Fédération nationale des communes forestières en avril 2013, intitulée "Maintenir l'équilibre forêt-gibier", si on y retrouve les griefs habituels à l'encontre du grand gibier et du chasseur, on y lit aussi que le gibier ne peut être seul mis au banc des accusés. D'autres causes sont à prendre en considération, tout particulièrement l'impact de la pression humaine sur le milieu forestier :

"La capacité d'accueil du grand gibier en forêt est corrélée à la ressource alimentaire, mais également à la disponibilité en couverts de protection contre les insectes, les variations climatiques, le dérangement humain".

Or que lit-on dans l'article 20 du contrat de location de la ville de Strasbourg ?

" En toute saison, ce massif forestier est fréquenté par diverses manifestations sportives
et de loisirs. Il est également desservi par des sentiers de randonnées pédestres, balisés
par le Club Vosgien. Le taux de fréquentation y est donc important. Les routes sont
cependant interdites à la circulation publique.
Deux pistes de skis sont situées sur ce massif, l'une constituant une boucle dans les
parcelles 8 et 9, l'autre destinée pour le grand pub
lic emprunte la route de la source de
l'Andlau et celle de la vieille métairie à la Rothlach".

Ajouter à cela l'obligation de décantonner tous les quinze jours le gibier par des battues et étonnez-vous ensuite que le gibier soit stressé, en demande accrue de nourriture par perte inutile d'énergie dans les courses, d'autant plus en hiver et par temps de neige abondante.

Par ailleurs, la publication relève aussi que la densité de gibier ne peut être seule mise en cause :

"une population de grand gibier peut très bien se trouver à un niveau raisonnable à l'échelle d'un massif. Néanmoins, si celui-ci est majoritairement constitué de peuplements adultes, les individus auront tendance à se concentrer dans les parcelles qui leur sont favorables (jeunes plantations, régénérations naturelles) et conduiront ainsi à des dégâts pouvant mettre en péril le renouvellement des peuplements forestiers.

A l'inverse, une population animale peut provoquer peu de dégradation quand le milieu où elle se trouve offre une capacité d'accueil adéquate.

C'est pourquoi, il est nécessaire de prendre en compte la relation qui lie l'espèce animale et le milieu dans son INTEGRALITE".

Besoin d'ajouter autre chose ? Je crois que non. "Lorsqu'on veut se débarrasser de son chien, on va l'accuser d'avoir la rage". Si la forêt a été mal construite, si elle doit faire office de zone de loisirs ou si elle a été victime de la tempête, le grand gibier n'y est certainement pour rien. Hélas par omnipotence de l'homme, la messe est dite, car il est plus confortable et moins contraignant de miser sur la régénération naturelle que de dépenser des sous qu'on n'a plus en aménagements forestiers pour le loisir du chasseur, ce porteur de gilet camo dont plus personne ne veut voir la couleur en forêt, (mais tout de même encore celle de ses billets).

Tag(s) : #Futur bail 2015-2024, #Forêt et gibier ?
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