Le Dilldapp c'est l'équivalent alsacien du "dahu", cet animal montagnard totalement imaginaire, condamné à se déplacer toujours dans le même sens de la pente, ayant une paire de pattes plus longues d'un côté. Par extension l'adjectif "dilldappig" qualifie un niais ou celui qui est enclin à se faire avoir.
A l'issu des adjudications en cours pour la période de chasse 2015-2024, il y aura très certainement des dahus au tableau. Le tout est de savoir si les victimes seront plutôt du côté des communes ou des chasseurs.
A l'heure actuelle, environ 30% des chasses sont sur le marché, soit en appel d'offre, soit en adjudication, pour le plus grand plaisir des Dernières Nouvelles d'Alsace, publiant les annonces légales.
Visiblement, à regarder les mises à prix, bon nombre de bailleurs continuent de croire que le chasseur va encore monnayer sa passion au prix fort . Le réveil devrait être logiquement brutal avec une gueule de bois, si le chasseur reste cohérent face à la réalité du terrain qui condamne le gibier, face aux "diktats" du Cahier des Charges censé le mettre à genoux.
Maintenant, il est vrai que le passé a montré que le chasseur peut perdre tout auto-contrôle et se lancer à la lumière des bougies à des surenchères déraisonnables. Aujourd'hui, la raison veut que toutes les chasses qui n'en sont plus ou qui dans de très peu de temps ne le seront plus restent sur le carreau. En tout cas ce serait le signal à donner, la révolte à faire pour espérer ramener à la raison ceux qui prennent le chasseur pour un simple exécutant de directives ou un tout juste un portefeuille, sans droits mais uniquement avec des obligations.
En tout cas, la révolte c'est ce que demande le Président du GGC du Pays de Hanau en communiquant sur les dégâts de rouge qui sont actuellement exigés ici et là par le monde agricole (cf fichier joint). On ne peut que partager son exaspération lorsqu'il écrit et constate que "jusqu'à présent, nous chasseurs avons encaissé les coups, et déboursé les sous, rien n'a bougé avec la diplomatie, il serait temps de nous réveiller".
Ce réveil nous pouvons le faire sonner en laissant déjà tous les territoires sans enchères.
Notre meilleure arme ou notre meilleur allié sont les dégâts, qui faute de chasseurs, reviendront forcément aux communes. Jouons de ce "droit de refus" des adjudications dans un premier temps et créons ensuite le "Comité de défense des droits des chasseurs" proposé par le GGC du Pays de Hanau, en réponse à une Fédération départementale des chasseurs jugée par la base comme trop consensuelle.
Incontestablement, il y a du rififi en l'air, dommage cependant que la grogne s'exprime si tardivement et en ordre dispersé, comme souvent dans le milieu de la chasse. Nous avions les moyens de "faire quelque chose" en temps utile, le blog contient suffisamment d'articles à ce sujet (24), mais pour des tas de bonnes raisons nous n'avons pas dépassé le stade de "siffleur d'alerte".
Des légumes et des fraises