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Tous les chasseurs du 67 ont reçu en décembre avec le journal de liaison de la FDC 67, un questionnaire, cf pj, pour prendre la température des porteurs de permis, quant aux futures négociations sur le Schéma Cynégétique qui sera à re-négocier.

On sait que la manière de poser les questions influe forcément sur les réponses, ce qui permet forcément d'orienter les thèmes choisis. Par ailleurs, on peut aussi sentir à partir des questions posées où vont se situer les futurs débats avec l'Administration et toutes les parties prenantes. Autant dire que ce questionnaire n'est pas à mettre de côté par les chasseurs ou à prendre à la légère avec des réponses bâclées.

Le problème de ce type d'initiative, c'est qu'au final on risque surtout de retrouver davantage une addition de points de vue défendant l'intérêt particulier et pas forcément une vision altruiste sur les questions qui fâchent, notamment autour de la "gestion" du sanglier.

Globalement, c'est autour d'un thème central que sont regroupées les questions 3 à 12, essentiellement fermées, la régulation.  Ce n'est pas pour surprendre, puisqu'aujourd'hui, c'est dans un rôle de régulateur qu'on veut mettre le chasseur. Hors de question de lui laisser la moindre once d'autonomie de gestion ou de liberté de chasse. Pour chaque espèce animale il lui est dit ce qui est interdit aujourd'hui et ce qu'on voudrait lui ajouter, que ce soit au nom de la morale (tirer une laie ou une renarde allaitante) ou de l'équilibre agro-sylvo cynégétique. Tout cela est loin de rassurer sur les futures tendances du Schéma que voudront lui faire prendre tous ceux qui "travaillent" d'une manière ou d'une autre à l'arrêt de la chasse.

Le blog compte suffisamment d'articles pour comprendre d'où vient le vent qui va emporter le monde de la chasse plus vite que beaucoup ne pensent. Dans ce sens, le Schéma modifié sera un indicateur pour nous tous. Si c'est un compromis, le noeud de la corde se resserra encore de plusieurs crans autour de notre cou. Si c'est une opposition ferme, forte avec des portes qui claquent, ce sera peut-être le prix à payer. L'heure n'est vraisemblablement plus au consensus, au compromis pour éviter le pire.

Maintenant, le Président de la FDC 67 attend-il de la base d'être consolidé dans des choix, une sorte de "mandat à négocier" ou des "billes" pour s'opposer au nom des chasseurs ? Si l'on se réfère à la tournure prise lors des discussions sur le Cahier des Charges des Chasses communales, le poids n'est certainement pas dans le camp des chasseurs. La seule chose qui plaide en notre faveur, c'est que le Schéma est fait par les chasseurs et non l'Administration.

Alors sur un plan plus concret, que va-t-on retrouver comme réponses aux questions sur l'agrainage du sanglier ? Vraisemblablement, vu du côté de la forêt, une insatisfaction depuis que l'agrainage hivernal, soit en périodes de battues est réglementé et qu'il existe une différence de traitement entre chasses communales et domaniales. Si on reste sur une logique de gestion raisonnable du sanglier et des dégâts, le bon sens veut que l'agrainage de dissuasion soit favorisé, pendant les périodes chaudes, soit du printemps à l'automne. Plus la forêt peut nourrir les sangliers, en continue, plus le risque de sortie est faible. Quant à l'arrêt total de l'agrainage en janvier-février, il n'est pas un facteur de risque aggravé pour plusieurs raisons. A tout moment, il peut être chassé en battue et de nuit jusque fin janvier, un droit de destruction de jour existe jusqu'au 31 mars. Le problème c'est la généralisation de l'agrainage. Les situations ne sont identiques dans des zones cultivées ou de prés et des zones de vastes forêts où le suidé à peu de chances de commettre des dégâts.

Pour ce qui est du problème de l'agrainage linéaire en période de battue, la réponse est dans l'iniquité du système actuel. Avec l'interdiction de l'agrainage sur certaines forêts domaniales, il n'est pas logique que des territoires soient pénalisés par rapport aux chasses voisines communales. Soit tout le monde agraine, soit personne.

Dans ce sens, l'agrainage, sous forme de la Kirrung, pour tous serait juste pour tout le monde et permettrait de rester dans ce qui est donné comme une tradition de la chasse locale, la chasse d'affût ou d'appât.

Pour ce qui est de la plaine ou plus précisément de la chasse de dissuasion, tous ceux qui acceptent de s'y atteler ne manqueront pas de dire qu'il faut donner les moyens d'action et de résultat au tir de nuit. Oui à l'autorisation de tir de nuit avec lampe jusqu'au 31 octobre en accord avec une autorisation globale des lieutenants de louveterie, oui au tir des laies allaitantes à chaque fois que nécessaire et aux endroits où le sanglier ne devrait plus être présent, sachant que chacun doit aussi pouvoir garder sa "liberté de conscience". Ce débat ne devrait même pas être ouvert. Des laies allaitantes tombent aussi bien en battues qu'en tir de nuit, volontairement ou par erreur. Tout ne peut- être mis sous contrôle, sous interdit, sous la morale. De plus, dans la majorité des cas, les orphelins sont soit récupérés par la structure familiale, soit sauvés par l'agrainage, surtout s'il est en linéaire.

Quant à un prolongement des dates de chasse jusqu'au 28 février pour le chevreuil et les cervidés, c'est catégoriquement non dans le contexte actuel qui oppose le gibier à la forêt. La seule tolérance pourrait se situer dans un dialogue constructif avec l'ONF au cas par cas, en cas de non réalisation des minima au 1er février. Mais se serait uniquement pour autoriser le tir en chasse individuelle. L'Alsace-Moselle offre le plus de jours de chasse, ce qui veut dire aussi, l'exercice d'une forte pression sur la faune. On sait aussi que le stress est facteur de dégâts de la part des cervidés notamment. Février est souvent un mois difficile sur un plan météorologique, avec des tombées de neige. Il vient donc un temps où il faut savoir s'arrêter aussi. Qui plus est, traqueurs, chiens et chasseurs sortent le 1er février d'une longue période de chasse, les organismes et têtes arrivent à saturation. Enfin, pour le chevreuil, les femelles sont en phase de gestation (cf diapause embryonnaire) et mérite aussi qu'on les laisse tranquille.     

Si vraiment, le souhait est de donner plus de temps pour réaliser le plan de chasse chevreuil, faisons alors comme nos voisins allemands et ouvrons le tir de la jeune chevrette (Ricke ou Schmalreh) le 15 mai. Tout bon chasseur sait l'identifier (tête courte, mue plus précoce du pelage, forme du corps-ventre, mamelle apparente ou non) et dans le doute on s'abstient.

Quant au tir de la renarde allaitante, c'est dans l'état actuel du petit gibier incontournable. Dans le bas-Rhin, 8171 renards tirés ou piégés - 1500 lièvres la saison dernière. Le jour où cette courbe sera inversée on pourra en discuter. Quant aux perdreaux et faisans, ce n'est même pas la peine d'en parler, tellement c'est la bérézina. Dans les clauses spéciales de notre bail de chasse figure l'éventualité d'une future protection du renard. En cas d'interdiction, nous abandonnerons la chasse, car nous serons démunis de toute possibilité de maintenir la biodiversité autour de la petite faune. Maintenant, si la forêt, comme le fait l'ONF veut accorder un traitement spécifique du renard, soit, mais hors de question que sur les chasses de plaine des restrictions soient imposées.

Le grignotage des prérogatives du chasseur est permanent à chaque occasion qui se présente ou à chaque rendez-vous réglementaire. Beaucoup de points de vue apparaissent sur la base d'anthropomorphisme, de morale, d'angélisme, de militantisme. Ceux qui parmi nous gèrent des territoires de chasse toute l'année finissent par avoir une expertise et une compétence en matière d'environnement, d'écologie, peu importe le mot utilisé. Hélas, sous prétexte qu'ils portent l'étiquette "chasseur", ils sont mis au coin par ceux qui pensent seuls défendre "la cause animale". Le sommet des influences gravite dorénavant autour du Welfarisme (philosophie qui vise à lutter contre les souffrances infligées aux animaux au regard de la critique du chasseur qui tue les animaux) et notre force de proposition est réduite en cendre. La chasse est pour beaucoup d'entre nous un art de vivre et de liberté. J'éprouve énormément de tolérance envers les choix et formes de vie de chacun et à aucun moment, je ne cherche à imposer la mienne. Pour autant et en retour, je refuse qu'on me dicte des conduites à tenir, lorsqu'elles n'ont de fondements. Le regard extérieur sur la chasse peut aider à améliorer des visions ou comportements de la communauté. Faut-il qu'il soit constructif, sans arrière pensée et contribue à faire avancer positivement la situation; dans mon cas, la sauvegarde du petit gibier par la chasse. Hélas, nos contradicteurs poursuivent majoritairement un objectif final, rendre la chasse la plus impossible possible, décourager les troupes au point de jeter l'éponge et ainsi laisser la place et le champ libre à un nouveau paradis contrôlé. 

Il va falloir être zen dans les prochains temps !

questionnaire en vue du futur Schéma Cynégétique

« Avec l'âge on voit encore plus clair et on n'a plus la patience de supporter les imbéciles » Oliver Stone

Tag(s) : #Faune-Nature-Ecologie et Chasse
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