La chasse, une activité légitime totalement encadrée, utile et un acteur incontournable du développement durable, mais conflictuelle :
Sans espaces d’intérêt cynégétique, le vivant chassable et non chassable ne peut survivre et la chasse est sans avenir, faute d’existence de densités suffisantes pour en prélever. L’intérêt premier du monde de la chasse est donc la préservation des milieux pour espérer la sauvegarde des espèces.
A contrario, sans exercice de la chasse, la prolifération des espèces à forte capacité de reproduction mène à la rupture des équilibres agro-sylvo cynégétiques. Les exemples du passé, lapins et actuel, sangliers sont une illustration.
Les prédateurs naturels s’ils participent à la réduction des populations de certains grands gibiers ne peuvent être implantés sur tout le territoire, notamment en zones ouvertes ou péri-urbaines, sachant qu’eux-mêmes engendrent des difficultés par manque progressif de grands espaces adaptés à l’émergence de densités suffisantes et à leur mode de vie. Prélever des espèces par la chasse reste donc indispensable.
Les populations humaines croissent, pas les espaces. La mise en péril de la nature, la disparition d’espèces naturelles, la menace sur d’autres, la perte d’écosystèmes est le fruit de l’activité des hommes. La part de responsabilité de la chasse aurait pu être significative par le braconnage ou tant que la chasse de prédation était dominante. Mais, plans de chasse, quotas de tir ont eu un effet contraire, notamment sur le grand gibier. L’orientation politique récente vers « la gestion adaptative des prélèvements » est l’émergence de cette nouvelle approche de la chasse, plus protectrice que prédatrice. L’histoire montre aussi que la chasse a permis le retour d’espèces comme le bouquetin, le chamois, le cerf dans des régions où ces espèces avaient disparu.
L’ensemble des acteurs œuvrant pour la sauvegarde de la nature et de ses composantes a une finalité commune. Chasse, protection des espaces et biodiversité devraient donc être « friendly compatibles ». La divergence vient de l’approche morale, de ce que la chasse met au grand jour, la difficulté de l’homme à accepter la mort et la souffrance.
La chasse a progressivement perdu son rôle alimentaire d’origine, tout comme le poisson d’eau douce et la gastronomie met de moins en moins de gibier à sa carte, pour ne pas être en porte à faux avec sa clientèle. Pourtant, avant d’arriver en cuisine, le gibier a eu un destin d’animal sauvage plus ou moins long, comparé à l’élevage intensif des porcs, volailles, veaux ou bovidés. « La mort est venue le prendre dans les champs ou en forêts » et non dans un abattoir après transfert plus ou moins long en camions. La qualité diététique de la viande de gibier est universellement reconnue, de plus elle est saine, sans traitements médicamenteux ou autres injections d’hormones. Pourtant la venaison est de moins en moins sur les étals et dans les cuisines des urbains en quête pourtant de proximité et de bio.
L’abolition de la chasse n’éviterait la fin de la mort par la main de l’homme des espèces qui viendraient en surpopulation, avant tout le grand gibier. Toutes les expériences menées dans le sens de l’arrêt sont arrivées à l’obligation de réguler de jour ou de nuit. Elle poserait aussi le financement des dégâts occasionnés aux cultures et aux forêts et la gestion des agents publics en charge sur tout le territoire national des opérations de régulation.
La chasse est l’activité de plein air la plus encadrée, de l’échelon national au niveau départemental par lois, réglementations, Schémas Cynégétiques Départementaux et arrêtés préfectoraux. Aujourd’hui, le chasseur est pleinement sous contrôle, tout écart ou « faits divers » est immédiatement médiatisé. "Même si la marche en avant vers le loisir et le tourisme vert avec la pression sur la nature qui en découle a démarré bien avant le chamboulement sociétal créé par l’apparition de la Covid, cette dernière a exacerbé les rapports conflictuels entre chasseurs et non chasseurs. Sans exagérer, on peut pratiquement dire que plus un chemin n’est à l’abri d’une rencontre avec d’autres utilisateurs de la nature. Plus encore, derrière chaque rencontre peut se cacher un reporter ou un photographe qui selon sa perception du moment, son appartenance à un groupe, son affect, son humeur, ses influences, les réactions, les provocations est en capacité de provoquer un effet de masse par simple clic ou envoi sur la toile.
Le besoin de liberté et de nature provoqué par les confinements répétés, conjugué aux campagnes animalistes qui veulent donner des droits aux animaux, sur fond de véganisme, d’antispécisme ou de visions d’un changement sociétal, voire de révolution a créé une plaque tectonique supplémentaire en mouvement", voir https://www.veillecynegetique67.com/2021/11/vers-ou-pas-la-chasse-de-demain-la-reponse-est-dans-les-enjeux-electoraux-a-venir.html
à suivre...