Les urnes aux élections présidentielles et parlementaires ont parlé, fini le temps des discours démagogiques, des promesses, des accords "nuancés", de l'instrumentalisation à la moindre occasion, voilà venu le temps du grand chambardement dans le pays. Les gens, les électeurs, le peuple, comme nous définissent journalistes et politiques, ont fait émerger une situation nouvelle pour la cinquième République et le régime présidentiel, un retour au parlementarisme, tant réclamé par les oppositions, notamment extrêmes.
Peu rompus à cet exercice, comparativement à leurs voisins allemands, il va falloir beaucoup de sens de la démocratie, de valeurs nobles à nos partis politiques pour œuvrer au bien commun de tous ceux qui vivent et travaillent dans notre beau pays. Les premiers échanges en soirée des résultats ne laissent rien de bon à augurer, l'anti-macronisme restant tout en haut des ambitions de tous ceux qui aspirent au pouvoir et forment l'opposition. Dépasser les rancunes, l'esprit de vengeance ne va pas être forcément à l'ordre du jour des uns et des autres, pour chercher à agir par le travail parlementaire, digne de ce nom, dans le sens de l'intérêt général. "La lutte" risque de l'emporter le plus souvent, avec des comportements indignes et peu exemplaires, tant par l'expression que "les mots choisis". Il y a fort à parier que la noblesse de l'homme ne sera pas au rendez-vous, à regarder le langage corporel de beaucoup de ceux qui aiment à se présenter face caméras.
Pourtant, avec une majorité présidentielle relative forte, des partis d'opposition satisfaits du nombre de leurs élus, la nouvelle image de l'Assemblée devrait permettre d'unir toutes les bonnes idées pour au final faire émerger les meilleurs textes pour les citoyens et le pays. Oui mais, voilà les chefs de partis visent déjà 2007, alors, sauf changement de logiciel, pas question de participer à une réussite du quinquennat à peine commencé. Gare à celles et ceux qui voudront jouer le jeu de la participation active, dossier après dossier, coup par coup, sujet après sujet, comme le voudrait le bon sens citoyen. Nul doute que certains nouveaux élus, notamment jeunes, du tout rompus à l'exercice de la "ligne du parti" vont avoir rapidement mal à la tête quand il s'agira de se plier à la discipline des consignes.
Et la chasse dans tout cela me direz vous ? Elle ne sera pas un problème, mais en temps voulu du pain béni, une offrande faite à tous ses antagonistes. Au prochain accident de chasse ou fait divers hyper médiatisé concernant la vénerie sous terre ou la chasse à courre, les mesures tomberont comme la gravelote. L'Assemblée verra les ténors de l'anti-chasse et de l'animalisme monter au créneau à chaque petite occasion pour réclamer des mesures. Les caisses de résonance suivront et en compensation ou comme geste d'ouverture aux idées des programmes d'opposition, le gouvernement cédera, tout particulièrement, si d'autres sujets ou dossiers bien plus importants sont à faire passer au même moment.
Une première indication de la tendance à venir sera la composition du groupe parlementaire "chasse". Qui seront les représentants envoyés par les uns et les autres pour défendre ou assassiner les nemrods ? Ne serait-ce qu'au titre de notre spécificité locale, il faut espérer que nos soutiens élus du 57-67 et 68 y auront leur place.