
Le 2 juin dernier j'avais publié un article sur notre décision de ne pas prendre les bracelets chevreuils pour notamment faire émerger dans les têtes des uns et des autres deux problématiques, la perte de quiétude des grands animaux sous la pression humaine qui font bouger la faune en dehors des heures légales de tir et la non conformité du territoire aux obligations de sécurité en matière de tir telles qu'elles sont établies par le Préfet et reprises par le Schéma Cynégétique.
Inutile de dire que ni la commune, ni les services de l'Etat n'ont eu un regard sur la problématique, seule la Fédération s'en est inquiétée, prête à convoquer une 4C.
Tout naturellement la question va donc pour nous se reposer dans quelques semaines. Poursuite du boycott ou non ?
Dans notre arsenal de contestation, nous n'avons ni tracteur à mettre dans la rue ni lisier à déverser, nous n'avons que notre plume et le développement d'argumentaires à faire valoir, soit pas grand chose, quand en plus, avec le contexte actuel anti-chasse, "la complainte émane d'un chasseur". Nos problèmes n'intéressent plus grand monde et notre avis compte pour zéro.
Pourtant, des défenseurs de la nature, il en existe partout, mais voilà nous sommes classés comme de méchants tueurs d'animaux et non comme des naturalistes experts par le vécu et la connaissance et paradoxalement protecteurs de la nature.
Pourtant, notre dossier va encore s'enrichir d'éléments nouveaux qui vont rendre encore plus inchassables nos lots. Il n'échappe à personne que Betschdorf fait régulièrement l'accroche des médias depuis qu'il lui est promis l'Eldorado du lithium. Terminé l'aura du village due à la poterie, dans très peu de temps, sa gloire et ses ressources vraisemblables viendront encore du sous-sol. Le ministre de l'industrie n'est pas venu par hasard visiter lundi le secteur de la centrale de géothermie profonde à Rittershoffen en compagnie du patron d'Eramet, le grand groupe minier français, en tout cas pas pour voir les chevreuils dans la plaine.
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C'est que le bassin local est prometteur et considéré comme le gisement susceptible de couvrir 30 à 40% des futurs besoins en minerais rare des batteries en tous genres. Tout est déjà en place, les enquêtes sont réalisées (sans un alinéa dans les CERFA sur l'impact sur la faune chassée), les autorisations diverses accordées, les arrêtés sortis.
Dans quelques jours, au cœur de notre chasse un puits sonde va être foré pour affiner les données, donc comme il est de mode de dire actuellement, "tout va bien se passer" à coup de 80 décibels de jour comme de nuit ! en attendant de connaître la suite, l'implantation des sites de production.
Reste la cerise sur le gâteau, le pompon, le Graal décroché, 2023 verra la jonction entre Wissembourg et Betschdorf de la piste cyclable programmée par les élus pour développer le loisir cyclable et les nouvelles mobilités. Ai-je besoin de dire qu'elle passera au milieu du territoire ?
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Et moi je dois bien sûr réaliser un plan de chasse dans une plaine "bordélisée", pour rester dans le ton des politiques ? Nous ne savons que trop bien ce qu'apporte une piste cyclable en matière de balades à vélo ou à pied, par tout temps et à toute heure, sans parler des "incivilités", nous en avons déjà une en plein cœur de zone de tir de nuit à la place d'une ancienne voie ferrée désaffectée. Mais "je vous rassure, tout va bien se passer"...
Plus de trente ans d'observation de la lente agonie d'un territoire de chasse, c'est ce qui va bientôt rester dans ma mémoire. Entre l’agriculture qui a fait disparaître peu à peu faisans et perdrix, cet indicateur unique de la bonne santé ou pas de la biodiversité, la municipalité dévoreuse boulimique de foncier pour faire du développement et cultiver le loisir si préjudiciable à la faune sauvage au titre que la nature appartient à tout le monde, entre l'absence de mesures volontaristes des uns et des autres pour sauvegarder un minimum de zones d'intérêt cynégétique et la perte d'aura des chasseurs dans les décisions, un cycle peu glorieux pour l'espèce humaine omnipotente va se terminer. Comme le Mohican, il en a fallu un, c'est tombé sur moi. Le chasseur a bon dos dans les polémiques sur l'utilisation de la nature, l'assassin qu'on lui reproche d'être n'est pas lui, il est à chercher chez tous ceux qui oublient que l'espèce humaine fait partie de la nature et que l'argent ne se mange pas.
"Si vous n'avez aucune relation avec la nature alors vous n'aurez pas de relation avec l'homme. Les champs, les forêts, les rivières, les arbres, toutes les merveilles et beautés de la terre, c'est la Nature. Si cela ne vous dit rien alors nous ne pourrons jamais avoir de relation les uns avec les autres".
Jiddu Krishnamurti