A la demande de l'association One Voice, l'institut de sondage IPSOS vient de sortir une nouvelle étude après celles de 2018-2021 et 2022, sur un échantillon de 1.000 personnes interrogées via Internet, sur la perception de la chasse par les Français. Opposée à la chasse depuis de longues années, One Voice considère la chasse "comme un loisir plaisir" faisant fi de la souffrance animale. Pour moi, l'occasion d'esquisser toute la problématique de notre rapport moderne aux animaux avec son corollaire, la sensibilité aiguë à la souffrance animale.
Lorsque deux mondes n'ont pas la même approche ou vision de départ, il est évident qu'à la sortie ils vont rester opposés. Si votre approche de l'animal est compassionnelle comme c'est le cas pour les militants animalistes, en vous mettant à la place de l'animal pourchassé, forcément le chasseur vous paraîtra être un "barbare cruel" digne d'un autre temps. Si par contre, comme c'est le cas pour le chasseur éthique, vous mobilisez l'empathie envers le gibier chassé et non la sympathie, du face à face de l'animal et de l'humain sortira un autre point de vue. Ce qu'oublient ou peut-être feignent d'ignorer les anti-chasse, c'est qu'avant la prédation, d'autres interactions décalées dans le temps interviennent avec l'animal. elles portent un nom, la gestion d'un territoire ou ce que nos voisins allemands ont appelé le "hegen und pflegen", soit chérir et maintenir une vie animale sauvage.
Si cette forme de chasse, loin de l'obligation de résultat, est aujourd'hui malmenée pour cause de lutte contre les dégâts et régulation drastique des espèces, ce n'est pas vers le chasseur qu'il faut se tourner, mais vers ceux qui nous ont conduit vers la chasse contrainte. Le gibier est devenue "matière" et là aucune opposition écologique ne fait preuve de compassion.
Pour tous ceux qui veulent approfondir le sujet sur l'animal et la mort, je ne peux que renvoyer vers l' excellent livre de Charles Stépanoff, pas forcément facile à lire, mais de quoi solliciter les neurones.
Sondage IPSOS, les Français et la chasse