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"Bah, y a l'bon, pis y a l'mauvais chasseur, quoi !". Cette réplique des Inconnus, dans leur sketch sur la chasse à la galinette cendrée nous colle, depuis 1991, toujours et encore au pantalon comme un chardon . Pour autant, aucun chasseur ne peut reprocher aux trois compères humoristes d'avoir exactement mis le doigt sur le point où nous sommes le plus vulnérable, à savoir l'éthique, que nous mettons pourtant tant en avant pour ne pas dire à toutes les sauces, pour nous présenter honorablement face aux détracteurs.
Paris Match a basé, du temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, sa ligne éditoriale sur cette formule devenue culte "le poids des mots, le choc des photos". Incontestablement le discours nous l'avons, mais que vaut-il face à ce qu'on appelle chez certains "le démon de la chasse" qui peut faire oublier toute éthique. Que vaut-il face à d'autres, qui au titre de l'omnipotence de l'homme sur l'animal et d'intérêts dits économiques, prennent des décisions d'éradication sous couvert de régulation, au titre de ce qui est appelé technocratiquement "équilibre sylvo-agro cynégétique".
Ce blog est rempli d'articles, de coups de gueules, de billets d'humeur qui mettent souvent à mal la notion d'éthique qui, si chacun s'interroge, est au final tellement difficile à définir. Pas très simple, n'est-ce pas, de trouver les bons mots pour dire au final ce qu'est l'éthique de chasse qui va bien au-delà de la notion de "libre arbitre du chasseur ou de celle qui consiste à considérer qu'est légitime toute chose non interdite".
Le livre, "L'ouverture de la chasse" de Vincent Piednoir et Humbert Rimbaud peut aider à y voir plus clair, notamment l'extrait de la page 69 où les auteurs posent cette question fondamentale "quel est le rôle de l'éthique" :
"il est d'être sur le terrain le relais de la loi positive et plus exactement de ses intentions. Elle est une somme d'attitudes non formalisées d'ordre moral que le chasseur adopte de plein gré parce qu'elles le distinguent réellement, dans les faits, de l'individu mû par des pulsions de meurtre ou de sadisme, n'ayons pas peur de ces mots, puisque la rengaine de l'allergie antichasse finit toujours par les expectorer.
L"éthique du chasseur est d'autant plus stricte..., qu'elle s'impose jusque dans la plus extrême solitude sans autres témoins que les pics aigus des montagnes, le nuage vagabond, le chêne austère, le genévrier tremblant et l'animal errant... On nous opposera peut-être que, si belle soit notre approche de l'éthique, celle-ci est loin de se vérifier partout et toujours".
Eh oui, sauf à faire de la Gopro pour alimenter les réseaux ou à vouloir être influenceur sur youTube, l'éthique se joue à l'abri des regards entre l'animal et le chasseur, elle va faire que pour certains tirer après l'heure légale n'est pas un problème, aligner au-delà de l'heure légale un brocard ou un cerf avec une lunette thermique non plus, tirer en premier une chevrette ou une biche en compagnie de son faon, afficher un trophée pucé à l'avance ou lâché dans un parc, encore moins.
Le hasard de la chasse a voulu que je sois témoin, vendredi soir, ce dont "l'auteur" du fait quelques jours au préalable ou minutes au paravant ne peut avoir conscience, de la conséquence d'un manque d'éthique personnelle ou d'une application d'une directive d'une autorité de gestion forestière ou du fait d'un viandard, voire d'un braconnier, option possible mais sur laquelle je ne veux encore me prononcer.
Cet extrait de vidéo nocturne met en scène trois chevreuils sur un pré en limite d'un lot forestier voisin chassé en régie.
https://vimeo.com/manage/videos/1013782617/analytics
Il montre sur un pré où quelques jours avant sortaient régulièrement une chevrette avec 2 petits et une chevrette avec un, un faon esseulé en recherche de contact avec un brocard et une chevrette de plus d'un an. Au final, malgré ses tentatives de séduction ou son brin de folie, il se fait refouler et va donc repartir la tête basse vers la forêt ou a retenti une heure trente avant, à côté du lieu de tournage, un coup de feu, en dehors de l'heure légale et forcément, vu l'heure et les conditions de visibilité, avec adjonction d'un équipement de visée nocturne, interdit en forêt.
Comme le soulignent Vincent Piednoir et Humbert Rimbaud, "l'éthique est loin de se vérifier partout et toujours".
Le 5 juillet, j'ai mis en ligne un article paru dans la revue Infos'Chasse 67 sur l'absence d'un code d'honneur du chasseur. Ce n'est pas par hasard, ou pour faire un sujet de plus. Maintenant, ce post ne changera rien, mette les points sur les i et la barre sur les t n'est pas le genre d'une quelconque maison fédérale départementale ou nationale, ne serait-ce du fait du mode d'élection. Pourtant, à l'insu des regards, mettre par terre en premier une chevrette suitée va bien à l'encontre de ce qui nous permet d'être fier de nos actes, cf article 2.