Avant de publier l'article du 18 décembre dernier, la maison chasse va brûler, qui, quand, comment va mettre le cap sur la chasse de demain, j'ai consacré beaucoup de temps au visionnage des vidéos publiées sur la toile, l'hiver au coin du feu et non du bois s'y prêtant particulièrement. Je campe sur mon écrit, plus de mauvais points que de bons, ma position restant sur l'idée que l'accumulation de scènes de tirs, le plus souvent non létales ou dans de mauvaises conditions, voire contraire aux règles de sécurité rendent contre productifs nos arguments de communication, voire réduire à néant notre plaidoirie du chasseur attaché à la biodiversité et à l'exercice de son art sans tomber dans la cruauté. Nous ne sommes pas tous des Frantz Albrecht, ou des Nicolas Vanier ! Bien tirer reste un aboutissement à rechercher, filmer avec un scenario construit, un métier.
Ensuite, même si la notion d'éthique est difficile à définir, nous n'avons pas une chasse, mais trois modes d'exercice, la paysanne, la techniciste et la romantique, sa plus simple expression, pouvoir étre fier d'un prélèvement, nous oblige aujourd'hui où nous sommes dans le viseur, à être valeureux. Peu importe le type de chasseur, en battue, à l'approche, à l'affût, à l'arc, à courre, devant soi, au gibier d'eau, aux migrateurs, aux gluaux, aux pantes, aux matoles, aux lacs ou aux filets, nous devons être conscients que nous sommes de plus en plus des accusés en sursis devant le tribunal populaire et sans doute condamnés à court-moyen-terme si nous sommes défaillants face aux visions de la nature et de son usage par nos détracteurs.
Chaque type de chasseur avec ses équipements, ses techniques et réglementations ne peut s'exonérer de cette réflexion jusqu'à changer ses codes, s'il veut connaître la chasse de demain.
C'est dans ce sens que je suis agréablement surpris par ce que des jeunes chasseurs publient, notamment Alsaciens, sur la toile plus ou moins bien, (ah les pubs et la quête aux abonnés !) L'ancien forestier de l'ONF avec lequel j'ai échangé des commentaires, suite à l'article sur le quintuplé de biches, a regretté à juste titre de ne pas trouver sur le blog d'articles positifs sur la chasse. C'est fait !
Le fond est là du côté des jeunes chasseurs et chasseresses et l'évolution vers le haut viendra avec l'expérience, les erreurs corrigées et l'âge. Qui peut leur reprocher fierté, joie de tirs réussis, compétition entre eux, mauvais tir, rigolades, à partir du moment où leur ambition est de chasser au mieux de leurs convictions et dans la détestation de la blessure. Pas moi en tout cas. Evidemment, ils ne vont pas trop mettre en scène les ratés, mais leur comportement est prometteur au regard des défis qui les attend.
Je ne sais si ces jeunes bas-rhinois ont tous passés entre les mains de l'Association des Jeunes Chasseurs, mais ça m'en a tout l'air et on ne peut que féliciter la mise sur orbite de cette association pour compléter la formation initiale dispensée par la fédération départementale. voir le dernier I.C. 67 page 28 pour découvrir les modules proposées sur 18 mois.
En tout cas, l'avenir leur appartient, à condition que nous les anciens ne leur savonnions pas la planche, sous prétexte que nous avons passé l'âge de refaire le monde, celui de la chasse en particulier.