Sur le dossier sanglier et dégâts, arrêtons une fois pour toute de sortir des "fausses barbes", soit des arguments mensongés pour se disculper, pour se décharger de toute responsabilité personnelle et de la facture des dégâts. Une nouvelle fois, FDC 67 et FIDS 67 veulent faire croire que les dégâts sont dus à l'absence de fruits forestiers et de possibilité d'agrainage linéaire en janvier-février dernier (cf "l'infos'chasse 67" à paraître).
Alors reprenons point par point la chronologie des événements pour faire ressortir la cause réelle, le défaut de gestion par la forêt.
Les dégâts de prés, plus de 343 ha, soit plus de 383.000€, concernent avant tout la saison 2012 et plus particulièrement les dégâts produits en automne et en hiver. Il n'y a à ce moment là absolument aucun lien entre notamment le manque d'agrainage et les dégâts. D'ailleurs, c'est en cette période que l'agrainage fait rage, chacun voulant concentrer les sangliers sur son territoire. On ne peut donc parler de faim qui "poussent les sangliers à sortir".
De plus, c'est durant la grande période des battues que se font ces dégâts qui, plus est peuvent se prolonger jusqu'au printemps.
- Si donc un territoire enregistre sur son ou ses lots des dégâts de prés au cours de cette période, la logique veut qu'une pression soit de suite effectuée sur le territoire. Mais voilà, l'objectif n'est à ce moment là pas du tout la dissuasion, mais de dérouler le calendrier des chasses établi en amont, à l'été.
- Si donc un territoire enregistre des dégâts sur son lot, c'est le tir de nuit, malgré les conditions peu agréables à ce moment là de l'année, qui peut faire office de relais. Mais voilà, pour maintenir la quiétude en prévision du tableau des battues, la "satisfaction" des "payants" et le cheptel en état, hors de question de sortir.
- Si donc un territoire enregistre des dégâts de prés, qu'est-ce qui empêche le tenant du lot, lors du contrôle journalier, de faire du rebouchage des trous, ne serait-ce pour avoir une vision sur les sorties ? Mais voilà, personne ne veut se salir les mains et de toute façon la communauté va payer pour moi.
En ce qui concerne les dégâts de blé, plus de 94 ha pour plus de 160.000€, il s'agit de dégâts commis après récolte du maïs, soit là aussi en 2012, au cours de l'hiver et du printemps, soit là aussi durant la période des grandes battues. Si le même traitement dissuasif avait été appliqué comme il aurait fallu le faire pour les prés, nous serions loin de ces chiffres records. Mais voilà...
Reste les 750 ha de maïs, pour plus de 967.000€ de dégâts. Nous sommes alors au printemps, à une époque où la chasse de battue aurait à peine dû se terminer. Certes 19.000 sangliers ont été tirés "déclarativement", le chiffre des analyses trichines serait plus proche de la réalité, mais voilà, il en restait encore beaucoup trop, notamment dans la classe jeune. Cela était su, cela a été dit, cela a été dénoncé. Si donc le travail de gestion avait été fait correctement, tous les secteurs historiques à dégâts aurait dû continuer à chasser en février-mars-voire avril. Dans le temps, et cela était une tradition particulièrement en plaine, l'hiver servait aussi à faire le pied dans la neige pour réguler les populations. Mais voilà, aujourd'hui, la "tradition" c'est le tir à l'affût" en été paraît-il ...
Enfin, faut-il encore une fois souligner, que ce soit pour les dégâts de prés, de blés ou de semis de maïs, ces dégâts se produisent alors que les champs sont nus. Laisser filer contemplativement des dégâts dans ces conditions relève de la désinvolture. Je rappelle que pratiquement toutes les chasses à gros dégâts historiques sont des chasses mixtes où le tenant peut à la fois agir en forêt et sur les champs. Mais voilà... la collectivité a pour habitude de payer pour les autres...
Certes, aujourd'hui une vingtaine d'élus ou 45 au total sont pointés du doigt, mais ce sont l'ensemble des chasseurs en forêt proche de zones à cultures qui sont concernés, aussi bien en montagne qu'en plaine.
Je veux bien croire aussi que les sangliers manquent de gras, mais pourquoi, parce qu'ils sont restés trop nombreux par défaut de gestion et par rapport à la capacité d'accueil, liée aux fruits forestiers et à la qualité des plantations forestières.
Et puis ce ne sont pas tous les sangliers, mais particulièrement le surplus de jeunes bêtes écartées des compagnies,donc aussi des places d'agrainage et les jeunes laies immatures qui sont en manquent de poids.
Après, biologiquement tout le monde sait que l'hiver fait puiser dans les réserves au monde animal. Donc quoi de plus normal d'avoir des bêtes amaigries à la sortie ? Maintenant, c'est à nous chasseurs de veiller avant reproduction à ce fameux équilibre agro-sylvo-cynégétique pour lequel on s'est engagé et qui veut qu'on n'ait pas plus d'animaux que la nature puisse nourrir.
Reste un dernier point qu'il convient peut-être de prendre d'un peu plus près sous la lorgnette du blog. Le Fids 67, dans son edito joint, publié dans le denier "Infos chasse", s'appuie sur "un louvetier courageux" pour une nouvelle fois pointer les "erreurs commises par l'administration et les signataires du Schéma Cynégétique". Il y a là comme un malaise.
En politique, Jean-Pierre Chevènement disait "un ministre ça ferme sa gueule, ou ça démissionne". La question qu'on ne peut manquer de se poser, si on veut être objectif concerne la position de l'intéressé ? A-t-il au cours de cette réunion parlé comme porte-parole de son président absent ou comme porte-parole de sa propre représentation de chasseur en forêt ? Quelque part, nous nageons en eau trouble ce qui n'aide pas pour le moins, à la clarté du dossier.
Enfin, je ne comprends pas non plus ce que le FIDS 67 veut faire passer comme message en disant que "la donne a changé depuis la mise en place du FIDS" ? Si une donne a changé et elle est d'ailleurs à l'origine de son lobbying avec les chasseurs en forêt, c'est le mode de financement de la "surcotisation" qui a notamment pris les "plainards-chasseurs de petit gibier, en otage du FIDS et contribué à l'explosion des dégâts par la triple mutualisation (les12%, le timbre et non le bracelet, et l'intégration des surfaces non boisées).
Encore une fois, je laisse à chaque lecteur le soin de se forger son opinion à partir d'une analyse globale et non partielle ou partiale du sujet. Plus que jamais on voit bien pourtant que personne dans la communauté des chasseurs en forêt ne veut être responsable au sens de l'article 1382 du code civil, « tout fait quelconque de l'homme, qui cause un dommage à autrui, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer », en clair, "la casse se paye"...