"Je suis Charlie", symbole d'une magnifique forme d'unité nationale, aura duré comme je le craignais dimanche, tout juste le temps d'un défilé. Petit à petit, depuis que le politique a commencé à récupérer le mouvement pour se mettre en "pole position" comme un pilote de formule 1, à l'image d'un Sarkozy durant le défilé, depuis que chaque camp meurtri veut passer pour plus victime que l'autre en exploitant la boulimie de diffusion des médias, l'élan de fraternité perd de sa force et vigueur au point qu'on a le sentiment d'aller droit vers une fracture plus profonde encore qu'avant.
D'un mouvement fraternel parti des tripes et du cœur du "petit peuple", à l'honneur de l'espèce humaine, on est passé vers quelque chose de détestable, à l'image du Parti Communiste français qui est allé vendre des affiches durant le défilé parisien apolitique. Apparemment, ce sens des affaires mal venu pour moi, n'a d'ailleurs heurté que ma sensibilité. Mais bon, comme dit "décidément nous n'avons pas les mêmes valeurs".
Voici donc le pays revenu à ses contradictions habituelles, comme notre symbole de la dualité alsacienne, ce cher Jean dans le trou de moustiques. On veut de la sécurité pour tous, mais pas en aliénant éventuellement quelques bribes de libertés individuelles. Alors certains veulent un "Patriot Act", sauce béarnaise plutôt que ketchup et d'autres pensent que les quinze lois sur le terrorisme sont suffisantes pour contrer les Al-Qaïda, Daesh ou autres Boko Haram qui en passant vient de faire une tuerie autrement plus sanglante, sans que cela ne mette le monde bien pensant en effroi et en mouvement de masse. Mais bon, le nord-Est du Nigeria n'est pas Paris, "capitale du monde" auto-proclamée le temps d'un week-end...
Et puisqu'on y est dans le détestable et l'éloge de la fraternité, que dire de la magnifique manipulation de photo faite par un journal israëlien qui a "photoshopé" les femmes et fait disparaître Angela Merkel et Anne Hidalgo du défilé de dimanche des dignitaires du monde. Officielement, tout le monde est pour la séparation du politique et du religieux, mais bon avec des limites quand il s'agit de la place de la femme. Au moins sur ce point musulmans et juifs purs et durs partagent la même vision du féminisme.
Alors, comme tout cela n'est décidément pas très jojo et à vraiment de quoi faire retourner dans leurs tombes les vrais charlies, voire les faire vomir, il ne reste vraiment plus que l'humour pour les faire reposer en paix, cf photo jointe en hommage et mémoire, intitulée "consignes vigipirate pour détecter une kamikaze potentielle".
Certes, le choix avec la légende est grivois ou fait "photo de mecs", mais elle devrait les faire rigoler, eux qui aimaient tant le sexe opposé.