Tous ceux, chasseurs ou non, qui suivent l'actualité n'ont certainement pas manqué de s'intéresser à l'initiative du Préfet de l'Oise qui vient de signer une convention associant chasseurs et gendarmes pour surveiller les forêts du département..
Evidemment, comme souvent lorsqu'on retrouve sur un même terrain "utilisateurs des espaces naturels" et chasseurs, les prises de position de la sphère des anti-chasseurs ne manquent pas de fleurir, notamment du côté de l'ASPAS ou la fondation 30 millions d'amis.
Maintenant que demande-t-on à ces chasseurs "sélectionnés" et qui puissent susciter la désapprobation ? De former une milice armée qui va faire sa loi dans les espaces naturels ? De se substituer à la gendarmerie en manque d'effectifs en zones naturelles ? Personnellement je ne crois pas à ces arguments partisans des anti-chasses ou de tous ceux qui cherchent à exploiter à leur compte cette situation. Cette initiative un peu "couillue" par les temps qui courent où le bien pensant est de rigueur, relève à mon sens du simple bon sens pour peu qu'on reste sur le terrain du quotidien de la vie d'un chasseur local, en l'occurrence celui qui gère un territoire.
Ce que le monde des anti-chasse ne parvient pas à intégrer c'est que nous avons une communauté qui a la particularité d'être composée de deux groupes distincts, celui des tireurs et celui des gestionnaires. Venir un week end comme invité ou comme client à une journée ou week-end de chasse forme un groupe de chasseurs qui n'a rien à voir avec le second, celui qui au quotidien ou le plus souvent possible en fonction de son emploi du temps sillonne son territoire avec ou sans intention de "tuer". C'est bien évidemment dans ce second groupe que la gendarmerie va aller chercher des "chasseurs vigilants".
Que la sphère des "anti-chasse opportunistes" se rassurent, ils ne risquent pas de se retrouver en face d'une "milice camouflée" à l'affût du brave promeneur ou du citoyen sans arrière pensée.
Ce rôle de sentinelle pour le gestionnaire de chasse présent régulièrement sur son territoire fait partie depuis toujours de son ADN, comme on dit aujourd'hui. Encore une fois je vais m'appuyer sur la réalité de notre territoire de chasse pour appuyer le bien fondé d'organiser un maillage du terrain en lien avec les gendarmes.. Pas plus tard qu'il y a dix jours nous avons été reçus à sa demande par le maire de notre commune de chasse pour faire le point sur toutes "les incivilités" notées sur notre territoire. Lorsque vous êtes régulièrement "dehors", il est évident que vous êtes les seuls à voir, découvrir des actes susceptibles d'enfreindre la loi, aucun policier municipal, aucun gendarme ne va dans les zones où nous allons, à des heures sans commune mesure avec un régime de travail voué aux 35 heures. Lorsque par exemple vous êtes en tir de nuit des sangliers, la "bienpensance" n'imagine pas ce qui peut se passer "dehors" en milieu naturel. S'appuyer sur nos observations ne paraît pas scandaleux lorsque vous avez des scooters ou des automobilistes qui empruntent à minuit des pistes cyclables, d'autres qui larguent des pneus ou des poubelles dans les champs, font des cultures prohibées dans les champs de maïs, perturbent la quiétude de la faune, volent dans les champs etc...
Le milieu naturel est un champ qui échappe de plus en plus aux forces de l'ordre de par son espace propice aux actes interdits, contrairement aux villes et quartiers où caméras et forces de l'ordre sont présents. Alors, à un moment donné il faut savoir ce que notre société veut.
Cela étend, si les espaces naturels ne doivent pas devenir de nouvelles zones de non droit, le chasseur sentinelle ne doit pas non plus être le seul en première ligne ou de "cordée". A défaut c'est lui qui va payer les pots cassés sous formes d'altercations, de menaces physiques, de détériorations d'aménagements cynégétiques ou de véhicules.
Pas sûr que ceux qui hurlent au loup actuellement avec une mesure de bon sens, soit bien conscient des risques que peut prendre le chasseur lorsqu'il a le courage de payer de sa personne pour les autres bien au chaud.