Mon fusil ne supporte pas la bille d'acier, moi c'est la législation de Bruxelles de février 2023 ! Et maintenant on fait quoi ?

Si on voulait "amener 50% de chasseurs à raccrocher les fusils, qu'on ne s'y prendrait pas mieux". C'est la première réflexion qui m'est venu à l'esprit lorsque j'ai cherché à faire le point sur l'évolution de la législation entourant la chasse en zones humides. Qui aujourd'hui, à part les chasseurs vraiment concernés par les anatidés et les limicoles a enregistré que depuis février 2023 un nouveau règlement européen est en vigueur étendant la zone des 30 mètres à 100 mètres et interdisant au chasseur d'y transporter des munitions à plomb ? Bon, pour l'instant cette nouvelle réglementation n'est pas appliquée par la France, merci Monsieur le Président et son conseiller chasse, mais tôt ou tard elle le sera et il faudra pour ceux qui veulent continuer à tirer un colvert ou simplement un lièvre en bord de rivière ou d'étang, passer au sans plomb. On peut aller plus loin et, parti comme c'est, dire que ça sent la poudre et penser que l'interdiction totale de la cartouche à plomb est proche. A Bruxelles, on pense déjà étendre la zone interdite à 400 mètres pour l'usage et le transport de munitions à plomb... Tout cela ne peut que plaire aux opposants de la chasse, car tous les chasseurs ne pourront ou voudront suivre la contrainte, faute de pouvoir d'achat notamment, la chasse, rappelons le, restant encore une activité avant tout des classes populaires.

Qui, dans le cas d'une application du nouveau texte de 2023,  parmi les anciens, d'autres diront les sages, ira encore acheter un nouveau fusil éprouvé "haute pression" pour accepter une cartouche surchargée adaptée à la grenaille d'acier ? Ceux qui n'ont pas le choix, les chasseurs de gibiers d'eau et les autres joueront à la roulette russe ou au jeu du chat et de la souris avec l'OFB, 135 euros pour une première prune, 150 pour la deuxième avec inscription au fichier FINIADA  et obligation de se dessaisir de ses armes... "Le game" sera alors over !

Qui dans son râtelier possédera un fusil portant le poinçon fleur de lys sur le canon, soit éprouvé billes d'acier, s'il est amené à chasser le lièvre sur des cultures à 100 ou 400 mètres d'une rivière ? A un moment, il faut arrêter la débilité et vouloir laver plus blanc que blanc. Certes, le cuivre attendri, seule alternative valable, est actuellement une bonne réponse comme substitut au plomb, selon les études faites, tant en matière d'efficacité, de prix, de souci sanitaire, de sécurité, d’éthique et écologique, mais combien de chasseurs de petits gibiers auront l'arme pour y passer, quand l'interdiction sera totale ? Les 20% qui ont pu ou dû s'adapter ? Les autres attendront la deuxième prune, avant de dire, comme Giscard en tournant le dos, "au revoir" !

Sans doute encore un sujet pour l'actualisation du futur Schéma Cynégétique du 67.