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Le dernier numéro de la revue Infos'Chasse 67 vient de paraître. Ci-après l'article publié dans la rubrique "dans l’œil du viseur" : 

"L'été risque d'être chaud pour les chasseurs alsaciens et mosellans, c'est qu'il va falloir négocier dans les mois à suivre avec les maires, du moins pour ceux qui veulent renouveler leur bail de chasse par gré à gré, pour être prêt à signer d'ici novembre un nouveau contrat éventuel d'engagement pour neuf ans.

Les sujets qui fâchent dominent largement les tours de table en cours avec les mairies : "bordélisation" de la nature par les tiers, diminution en cours du gibier en forêt, notamment sangliers et cervidés, (en plaine c'est déjà la misère depuis de nombreuses années), pression des syndicats agricoles sur les dégâts de cervidés et sangliers en montagne, volonté de "corriger" la gestion du grand gibier par l'Administration, menaces sur les conditions d'agrainage des sangliers à travers de possibles changements postérieurs des Schémas Cynégétiques, augmentation de la "non chassabilité" de lots au regard de la la réglementation sur le tir; que des sujets non  pris en compte par le nouveau Cahier des Charges des chasses communales qui se contente d'appliquer les textes autour de la Loi locale et du code de l'environnement et de suivre en infériorité de nombre dans les tours de table, la loi des plus forts.

Les règles de location 2024-2033 occultent ainsi totalement la réalité du terrain qui veut qu'entre le siècle dernier, du moins le temps où la chasse locale faisait encore baver de jalousie les trois coins de la France et aujourd'hui, c'est le "déclinisme" qui a largement pris le dessus. Notre législation sur les conditions de location est en arrêt sur image, déconnectée du contexte, notamment de la montée des oppositions à la chasse et de la "rurbanisation" des communes. Résultat, à force de ne plus prendre en considération le chasseur et son rôle dans la nature, de vouloir le beurre et l'argent du beurre sur le dos du chasseur, nous avons été conduit à un trop plein qui devrait logiquement amener tout être raisonnable à dire niet ou jeter l'éponge.

Sous prétexte de notre passion, il est encore spéculé que "tout va bien se passer". Je crois que non, notamment si en plus on prend en compte la pyramide des âges des locataires. Là aussi c'est un fait, beaucoup d'entre nous sont à l'automne de leur vie, alors encore s'engager pour neuf ans pour soi ou pour d'autres avec des charges de responsabilités permanentes et plus de retour de plaisirs, il faut être fou de vouloir poursuivre... 

D'un autre côté, les "communes tenues de définir des lots de chasse et de les louer" se rendent bien compte que l'obligation de louer devient un bébé très encombrant. Sauf à interdire la chasse à un titre ou un autre, elles n'ont pas de choix, il faut louer au nom des propriétaires fonciers et pas à un prix librement fixé, mais a minima à une fourchette moyenne départementale. Elles sont dorénavant dans la peau d'un agent immobilier chargé de vendre un bien en très mauvais état et avec un DPC (Diagnostic de Performance Cynégétique) classé G !

Nos textes n'ont pas été toilettés, réformés, adaptés à travers le temps, de peur pour nos politiques de devoir mettre dans l'actualité la loi locale, un sujet qui politiquement et sociétalement est trop "chaud", car le plus souvent perçu par le grand public orienté comme un cadeau aux chasseurs. Alors comme souvent, on botte en touche, met la poussière sous le tapis en laissant le droit en l'état. Que les communes avec des lots de chasse qui n'en sont plus au sens où nous pouvons l'entendre se retrouvent avec un bébé dans les bras, impossible à jeter, n'intéresse le législateur,  il faut trouver preneur, ancien ou nouveau. Nous sommes dans une société "incantatoire" dans laquelle il faut, on doit et la chasse n'y échappe pas, avec l'obligation pour les communes de louer leur ban. Qu'une piste cyclable traverse un lot en plein milieu, rendant le tir conforme à la loi impossible, que le chasseur fier de l'être doive aujourd'hui raser les champs et arbres face à tous ceux qui revendiquent à tort la nature pour tous, qu'il faille louer à charge un territoire dans lequel on ne pense plus gestion de la faune mais dégâts, sont des d'arguments entendus par les maires, mais ne changent rien à la donne.  

Nous sommes clairement dans une impasse, les anciens ont atteint le trop plein, perdu l'envie et la gnaque, les jeunes veulent bien prendre le permis mais pas forcément la responsabilité d'une chasse et les maires sont dépassés par l'état des lieux qu'ils découvrent seulement. J'ai souvent parlé dans mes articles de blog de la corde tressée par le chasseur, en réalité la chasse va s'arrêter dans nos départements de l'Est, non pas par la mobilisation écologique des masses, mais par les textes de notre loi locale qui a fait sa renommée et l'omnipotence de "l'homo economicus" qui prône un avenir sans gibier, oubliant que sans lui, sans biotopes favorables et quiétude, un bail de chasse n'a de sens" .    

Tag(s) : #Articles pour Infos'Chasse 67
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