Dans ma publication de hier, je parlais dans le titre de l'émocratie et de la doxocratie, les deux mamelles actuelles de l'agitation populaire. Après Yann Arthus Bertrand, l'article de ce matin dans les DNA est un nouvel exemple concret avec Brigitte Bardot qui se réveille pour un plan de chasse chamois dans le Doubs sorti en août dernier et qui va s'achever fin du mois.Un peu tardive la mobilisation émotionnelle des troupes anti-chasse.
Sait-elle seulement comment fonctionne un plan de chasse avec un minimum et un maximum de prélèvements d'animaux à réaliser ? C'est sûr pointer du doigt un massacre de 594 animaux touche davantage au cœur la sensibilité du monde des protecteurs des animaux que de préciser qu'avec 259 réalisations le Préfet est aussi content.
Connaît-elle seulement la situation du Doubs, moi pas et les densités de Rupicapra rupicabra sur le département avec la répartition des bracelets entre les différentes organisations de chasse ? Sait-elle que le chamois est très sujet à une sale maladie contagieuse qui porte le nom de kérato-conjonctivite et les ravages qu'elle peut faire en cas de sur-population ?
Sait-elle seulement que pour les animaux soumis à plan de chasse, le chasseur n'a pas de liberté de gestion et qu'il est dépendant des autorités supérieures ?
Mais là n'est pas le but d'informer objectivement, l'idée est d'enfoncer un peu plus la pratique de la chasse et d'agiter la muleta. C'est un fond de commerce pour avancer dans l'idéologie animaliste et dans ce sens aucun intérêt à chercher à présenter l'affaire avec loyauté.
Comme chez nous en Alsace, la difficulté est de savoir où placer le curseur de l'équilibre agro-sylvo cynégétique. Il fut un temps où une partie de nos chasseurs étaient de fins connaisseurs de la gestion du grand gibier, jusqu'au piège du développement du gibier comme ressource marchande, du fait notamment de notre système de location des chasses. Les plans de chasse sont devenus depuis de nombreuses années du n'importe quoi, notre corde pour nous pendre, cf mes innombrables articles sur le sujet et la corne d'abondance du sanglier a fait le reste. Dans ce sens, Brigitte Bardot and co a raison de nous houspiller et de nous accuser. Mais sans le chasseur, il n'y aurait sans doute non plus eu de chamois et cervidés dans le Doubs et ailleurs.
Il ne sert à rien d'opposer, de créer des fractures sur fonds idéologiques qui prônent l'auto-régulation des espèces. Comme dit, le temps du paradis sur terre est révolu depuis la fameuse pomme et le serpent tentateur de la première femme au monde ! Une nature sans chasseurs reste de l'utopie, l'exemple genevois le montre régulièrement.
Par contre, plus vite la chasse revoit d'elle-même sa copie et plus elle a de chance de survivre. Dans le cas contraire, le politique tranchera à sa place.