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Comme beaucoup de compatriotes, j'ai joué de la zapette hier pour suivre devant l'écran la cavale et la course vers la mort des trois "fous de dieu" perdus depuis trop longtemps dans des mouvances islamistes en guerre contre notre pays, notre vision du vivre ensemble.

L'exercice qui pour les pros des médias consistent à scotcher le chaland devant sa télé le plus longtemps possible a été assez désespérant pour peu qu'on ne se soit pas laissé submerger par les blas-blas pour combler les vides en attendant l'assaut en direct espéré, par l'alternance d'expertises, de spécialistes ou autres consultants qui n'en savaient pas plus que vous et moi sur ce qui se passait en réalité, par l'émotionnel provoqué par les prises d'otages.

Si aujourd'hui, vous regardez les faits, soit la réalité de ce qui s'est passé sur le terrain, livrés à la presse en fin de soirée après l'épilogue, par le procureur de la République François Molin, de nombreuses chaînes de télévision devraient se poser des questions sur leur manière de vendre de la "télé réalité". Il arrive un point où il faut savoir rendre l'antenne pour éviter de reprendre en boucle commentaires et images. Il arrive un point où "surjouer", notamment l'émotionnel, devient contre productif.

Cette hyper-médiatisation vaut également pour le suivi de ce qui s'est passé la veille spontanément dans la rue avec les rassemblements du "petit peuple", crayon à la main. Les rassemblements avaient du sens, tout comme la montée du slogan "je suis charlie". Arrive cependant un point où si l'on n'y prend garde, l'adhésion va perdre de sa "force", de sa spontanéité, à vouloir la mettre en scène, la commenter, l'expertiser, l'exploiter-contrôler politiquement. Et je ne parle pas de la ronde de chaînes en chaînes de ceux qui étaient frappés par la tuerie de Charlie hebdo.

Quant au sursaut d'unité nationale, le lien s'est quasiment fait tout seul face à l'émotion de la mort des "braves gaulois", ces gamins insolents dans lesquels les Français s'identifiaient. Il a fallu que le politique s'en mêle pour mettre immédiatement le ver dans le fruit. C'est navrant et montre que le politique n'a toujours encore rien compris.

Dans la course à l'émotionnel et au "sur-jeu" filmé de la traque, le politique porte également sa part de responsabilité. Lui aussi sait faire jouer les caméras pour se donner une image ou renforcer sa stature. Quel intérêt par exemple de se rendre à pied d'un pas décidé,entouré de caméras, de l’Élysée à la place Beauveau, comme s'il n'existait d'infrastructure de crise dans la demeure présidentielle ?

De toute façon, la clé des enquêtes, des recherches, des poursuites et l'issue finale n'était pas chez le politique depuis le début des actes terroristes, mais chez les "techniciens", soit la police, la gendarmerie, les services d'élite et spéciaux.

Mais au final qui se met toujours et encore en avant ? Le politique, soit celui qui, de par ses erreurs ou choix politiciens passés ou récents, risque de conduire son "petit peuple" vers l'éclatement progressif de la Nation. Et là, il n'y aura pas de GIGN ou de RAID pour le tirer d'affaire.

Tag(s) : #Société
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