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Lorsque j'ai lancé ce blog de "veille cynégétique", je n'aurais jamais pensé écrire autant de pages ou traiter autant de sujets. A la relecture, indéniablement une dominante ressort sur les sujets forts : le clap de fin de notre pratique doit venir de notre communauté.

Oui, à l'image de l'homme, nous ne sommes pas parfaits et dans certains cas nous méritons d'être pointés du doigt. Mais aujourd'hui, il arrive un point d'accumulation où tout concorde pour dire durement STOP ou pour ranger les fusils ou pour aller voir ailleurs qu'en Alsace, voire en France.

Je ne m'occupe pas d'un territoire pour m'entendre dire à longueur de temps des remontrances par des gens qui n'ont pas de culture de la chasse, qui sont en permanence à charge par des reprises de discours de bien pensants en tous genres, qui voient dans la nature un grand parc d'attraction et de loisirs gratuits, qui "rurbanisent" la campagne mais se plaignent de passer trop de temps dans les bouchons pour aller à la ville, qui veulent du grand hamster au nom de la biodiversité ou du grand tétras mais pas à la place du bitume et du béton ou des sports de pleine nature, au nom de la modernité et de l'emploi ou plus hypocritement des "enjeux économiques".   

Je ne perdrai bientôt plus du temps et de l'argent pour croire encore à une once de chance de pouvoir sauvegarder la petite faune, face à l'agriculture moderne et ses méthodes d'exploitation de la terre, face à la pression rurbaine sur la nature précitée, face aux choix électoralistes des pouvoirs nationaux ou locaux pour une nature gérée par une grande majorité subventionnée d'opposants aux fondements de la chasse.

Je ne ne crois plus en l'homme vertueux, capable de dialogue et d'échange, aujourd'hui, c'est la division, la fracture brutale, revendicatrice, revancharde selon les cas qui domine les échanges. Notre pays revendique la liberté, l'égalité, la fraternité, mais multiplie les contre-exemples, les contradictions. Tout le monde ne paye pas l'impôt, ne serait-ce un euro symbolique, le fonctionnaire actif ou retraité bénéficie d'avantages substantiels sur le salarié du privé, l'Etat se disant pourtant social, ne s'impose pas les mêmes règles en matière de rémunération et de  droit du travail pour ses contractuels que celles imposées aux salariés en CDD du privé, à fonction égale une femme est toujours encore moins payée qu'un homme, le particulier n'a plus droit aux produits phytosanitaires mais l'agriculteur oui, alors l'égalité des discours électoraux...

Par contre, je crois plus que jamais que le temps est venu pour nos instances cynégétiques de dire NON, nous ne sommes pas les vaches à lait, les gogos qu'on plume à sa guise, qu'on soumet sans cesse et de plus en plus, par des injonctions, des schémas, des cahiers, des arrêtés, qu'on fait passer de patron pour la gestion de la faune à employé non rémunéré soumis à un lien de subordination, qu'on livre à la soif quasi viscérale d'indemnisation des forestiers et agriculteurs, sous la houlette et lobby des syndicats respectifs.

La chasse est aujourd'hui jugée, donnée comme dépassée, inutile, datant d'un autre temps, avec une communauté de vieux en déclin. Elle a pour vocation de disparaître. Alors foutu pour foutu, devançons cette volonté et laissons nos territoires soumis à la loi locale aux propriétaires, aux communes, à l'ONF, aux politiques, à la LPO, au Conservatoire des Sites Alsaciens, aux sports libres et gratuits de la nature.

Faute de raison sociale, la Fédération des Chasseurs n'aura plus lieu d'être, son argent, pardon, celui des chasseurs servira à se désengager et advienne à la faune sauvage ce que le peuple majoritaire voudra bien en faire.

Là vous vous dites, mais qu'est-ce qui lui arrive ? C'est le grand froid qui lui fait "péter un câble" ? Non, la réalité du terrain. D'un côté, nous avons un texte de loi qui dit que "le FIDS indemnise les dégâts de sangliers", sans préciser en lien avec la chasse, avec l'existence d'un bail de chasse ou d'une adhésion à l'association imposée par des statuts types, de l'autre nous avons toutes les procédures  concernant les dégâts de lapins-lièvres aux cultures maraîchères ou autres, les dégâts de chevreuils aux vignes ou aux pommiers, dorénavant nous avons et aurons l'indemnisation des dégâts à l'environnement et aux arbres par écorçage des cervidés :

http://www.forestiersdalsace.fr/fr/actualites/id-440/actualites

J'avais attiré l'attention le 17 décembre dernier, dans un article intitulé

sur le tsunami en passe de se construire. La Maison de l'Agriculture, avec probablement le service juridique de Groupama, a le dossier bien en main pour étendre le feu. A nous de tirer toutes les conséquences; pour moi, il n'y a plus qu'une voie possible pour nos représentants : radicaliser les positions vers un abandon du droit de chasse. Le coche a été manqué après la sortie du Cahier des Charges des chasses communales où il aurait fallu un mot d'ordre pour laisser filer strictement toutes les relocations, compte tenu du contexte et du couteau mis sur la gorge. L'heure n'est pas ou plus de rechercher encore des négociations ou le "dialogue rapproché", mais de jeter bois-champs et vignes à la figure de nos bailleurs. "Alfred", pas le mien, mais celui dont parle le propriétaire forestier indemnisé dans le reportage de FR3, pourra alors à nouveau venir tirer le chevreuil au sein de l'ACCA formé par les villageois respectifs. Et ça ira même dans le sens de l'Administration.

 

Tag(s) : #Billet d'humeur, #Forêt et gibier ?, #Faune-Nature-Ecologie et Chasse
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