Je ne compte plus les articles publiés sur les dérives de l'agriculture au regard de ce qui intéresse le chasseur et le défenseur de l'environnement, la rubrique Faune-Nature-Ecologie et Chasse compte à elle seule 210 posts, mais force est de reconnaître que l'agrobusiness ne s'est jamais autant bien portée qu'actuellement. C'est désespérant, d'un côté les politiques nous inondent depuis des lustres de belles paroles et de promesses pour une nature à la hauteur des besoins de la planète et de l'autre l'environnement est de plus en plus sacrifiée au profit de l'argent, le business faisant fi de tout.
Regardez ce qui est entrain de se passer au pays des Ch'tis où Belges et Hollandais raflent en continue les terres où ruminaient les vaches laitières pour en faire d'immenses champs de patates à frites surgelées pour citadins et chaînes de fast food. A la clé, arrachage des haies, lessivages des sols à nu, recours à haute dose aux pesticides et engrais, soit tous les ingrédients pour "nicker" faunes et gibiers.
Regardez ce qui se passe dans l'Alsace du nord avec le lithium ou l'arnaque des stations de méthanisation vendues pour recycler les déchets de l'élevage mais qui font la part belle à une industrialisation des terres agricoles avec l'implantation de CIVE, cultures intermédiaires à vocation énergétique, soit autant de pièges à gibiers.
Merci à ce modèle d'agriculture validé, confirmé, voulu suite aux mouvements à force de lisiers et de tracteurs, le dernier en date au printemps à la veille du salon de l'agriculture. Adieu par exemple, au plan Ecophyto qui d'ailleurs n'a jamais fonctionné puisque depuis son instauration en 2008, la consommation de "produits" n'a cessé d'augmenter...
Aujourd'hui, à coup de blocages du pays, le Syndicat agricole majoritaire, qui fait la loi a obtenu que l'agriculture soit placée "d'intérêt général majeur", un coup de maître. La porte lui est donc dorénavant grande ouverte pour obtenir gain de cause devant les tribunaux à chaque fois qu'il s'agira de promouvoir un projet agricole d'envergure. La défense de la nature, du vivant, l'artificialisation des terres, ne vaudront plus un penny comme arguments.
Dans ce contexte et avec une chasse ne représentant plus rien comme source ou force de proposition et qui vend son âme à la subvention et au monde agricole qui ne voit dans le gibier que force de dégâts, l'avenir du monde cynégétique n'est plus très loin de l'enterrement de première classe annoncé depuis longtemps. Le plus désolant dans cette lente agonie, c'est que la chasse n'a peut-être jamais vraiment pris conscience des enjeux qui se jouaient sur ou dans son dos.